Maternité des Bluets (Paris) : La santé n'est pas une marchandise13/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2067.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Maternité des Bluets (Paris) : La santé n'est pas une marchandise

Samedi 8 mars, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à la maternité des Bluets, à Paris dans le 12e arrondissement, pour dire non à un plan de restructuration signé mi-février entre la direction et l'Agence régionale d'hospitalisation de l'Ile-de-France. Ce plan prévoit la suppression de 10 à 20 postes sur un effectif total de 170 personnes et une augmentation du nombre des accouchements, de 2 300 actuellement à 3 000.

Les manifestants criaient " On ne veut pas d'une usine à bébés " ou " Non aux bébés à la chaîne ". En effet la maternité des Bluets est reconnue pour la qualité des soins apportés aux mamans et aux enfants. La disponibilité du personnel et la prise en charge de l'accouchement : cours de préparation, rendez-vous réguliers avec la sage-femme, etc. ont fait la réputation de cet établissement, pionnier dans le domaine du suivi des femmes enceintes.

Ainsi c'est aux Bluets qu'a été introduite, en France, la méthode de l'accouchement sans douleur - grâce au financement des syndicats CGT de la métallurgie - par un médecin qui l'avait découverte en URSS. Comme l'explique une infirmière : " Aux Bluets, on a toujours accompagné les femmes, 90 % de nos patientes allaitent au sein. On évite les césariennes. Des psys, des ostéopathes, des puéricultrices assurent un suivi. Maintenant, on va devoir faire partir les mamans au bout de trois jours au lieu de cinq. Faudra-t-il déclencher l'accouchement pour économiser les équipes de nuit ? "

Économiser, c'est en effet le seul objectif du plan de restructuration de la maternité, dont le déficit est estimé à 3,8 millions d'euros. Mais le personnel dénonce " la rentabilité au détriment de la santé " et la mise en place de la tarification à l'activité (T2A) qui prévoit pour chaque acte médical un tarif, une facture que l'hôpital présente à la Sécurité sociale pour assurer son financement. Et, dans ce cadre, une intervention technique comme un accouchement suivi d'une hospitalisation courte rapportera bien plus. Alors en avant vers les 3 000 accouchements par an avec trois jours d'hospitalisation au lieu de cinq !

Pour le personnel de la maternité des Bluets, le slogan " La santé n'est pas une marchandise " reste d'actualité.

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