Haribo - Marseille : Pas de ronds, pas de bonbons !13/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2067.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Haribo - Marseille : Pas de ronds, pas de bonbons !

À l'usine Haribo, qui compte à peu près 300 salariés dans les quartiers Nord de Marseille, dont la plupart travaillent à la production, près de 95 % des ouvrières et des ouvriers ont fait grève trois jours pour des augmentations de salaire.

Après une première journée de grève lundi 25 février, la grève démarrait à nouveau à l'appel de la CGT mercredi 5 mars, quand la direction annonçait qu'elle ne modifiait pas ses propositions : 2 % d'augmentation du salaire de base, plus ce qu'elle appelle un " complément individuel ", en fait une prime d'assiduité réglée sur le nombre de jours d'absence dans le mois. La grève démarrait aussi sur l'autre usine d'Haribo à Uzès. Les salariés réclamaient 5 % d'augmentation, plus la revalorisation de la prime de transport et de celle des vacances.

On ne peut pas dire que la direction d'Haribo, avec son tout nouveau et fringant DRH, s'attendait à une grève ! Même les travailleurs ont été agréablement surpris de se voir si nombreux.

Le mouvement s'est poursuivi le jeudi 6 mars.

Pendant les deux jours aucune production n'a pu sortir car la grève était très largement majoritaire. Régulièrement des voitures ou des camions passant devant l'entreprise klaxonnaient en signe de soutien. Passer du temps ensemble à discuter, ça change des journées consacrées à la production ! Un mouton bien vivant participait même à la manifestation et a vite été affublé, le pauvre, du nom du nouveau DRH. Le brasero servait à se réchauffer dans une bonne ambiance et aussi à faire partir en fumée, devant la caméra de France 3, la proposition de la direction. Le slogan de tous était : " Pas de ronds, pas de bonbons ".

Les discussions allaient bon train sur les résultats toujours en hausse de l'entreprise, sur les salaires qui ont pris énormément de retard et aussi sur un ras-le-bol plus général : l'arrogance de certains dans la hiérarchie, les sanctions pour un oui ou pour un non, les cadences de plus en plus fortes, les réflexions du nouveau DRH qui conseille aux ouvriers, du haut de son salaire de plusieurs milliers d'euros, de ne pas trop dépenser en téléphone portable ou en télévision, et qui menace de délocaliser l'entreprise.

Finalement la direction a accordé 3 % d'augmentation et le travail a repris. Ces trois jours de grève, ces trois jours de solidarité, tout le monde s'en souviendra, les ouvriers, mais aussi la hiérarchie... Comme si nous avions tracé des lignes rouges à ne pas dépasser.

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