Cité scolaire Henri-Wallon - Aubervilliers (93) : Le rectorat contraint de reculer13/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2067.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cité scolaire Henri-Wallon - Aubervilliers (93) : Le rectorat contraint de reculer

Après avoir voulu, au début du mois de février, supprimer 17 postes et 7 classes au lycée et au collège Henri-Wallon d'Aubervilliers, le rectorat a dû reculer. Après plusieurs jours de grève totale du personnel enseignant et des élèves, après plusieurs manifestations dans les rues d'Aubervilliers, de nombreuses délégations rectorales et académiques et avec le soutien massif des parents d'élèves, le rectorat a finalement été contraint de revenir sur les mesures de suppressions de postes qu'il avait annoncées.

Craignant l'extension du mouvement, car Henri-Wallon n'était pas le seul établissement touché par des suppressions de postes dans l'académie de Créteil, le ministre de l'Enseignement, Xavier Darcos, avait espéré désamorcer le conflit en nommant le lycée " site d'excellence ". Mais un site d'excellence sans moyens c'était du bluff, et le mouvement a continué.

À la veille des vacances de février, non seulement la grève a été reconduite pour la rentrée mais il fut décidé de maintenir la pression, les parents continuant à diffuser et à faire signer tracts et pétitions. Dès le lundi 10 mars, jour de la reprise des cours, le recteur trouvait le chemin de notre cité scolaire. Accompagné d'un aréopage de conseillers, il est venu en personne expliquer au conseil d'administration qu'il réaffectait au lycée pratiquement tous les moyens en heures et en postes qu'il avait auparavant voulu supprimer. En ce qui concerne le collège, il a admis qu'il ne saurait y avoir de solution séparée, confirmant ainsi l'ouverture d'une nouvelle classe de sixième et le maintien des postes menacés, comme celui du professeur d'italien.

Quelques semaines plus tôt, ses services avaient pourtant manifesté l'intention de supprimer près de 225 heures de cours, et là il en réaffectait 232, acceptait au final de maintenir 12 postes sur 17 et s'engageait à ne pas alourdir les effectifs par classe. Si des postes de collègues partant en retraite ou changeant d'académie sont réellement supprimés, tous ceux qui auraient dû quitter l'établissement sont aujourd'hui assurés de rester sur place.

Bien qu'il affirme n'être pas venu à Henri-Wallon sous la pression des grévistes, les faits sont là : le recteur a dû reculer, grâce à la grève. Certes, des points restent en suspens comme par exemple le cas d'un poste de philosophie et de mathématiques sur le lycée, et d'un poste d'éducation physique et sportive à cheval sur le lycée et le collège, ainsi que le paiement des heures de grève.

Mais le recul du rectorat n'en est pas moins net et a été ressenti par tous, enseignants, parents, élèves, comme une victoire. Dès que le mouvement a commencé, il y avait un certain fatalisme, même parmi les grévistes. Peu d'entre eux étaient convaincus de la possibilité de faire reculer le rectorat sur l'ensemble des revendications. Tout au plus, certains espéraient " grappiller " quelques postes. Mais la grève, en changeant l'état d'esprit de tous, a permis aux enseignants de prendre conscience de leur force et a montré qu'il était possible de gagner. Tout naturellement, il a été décidé d'un commun accord de fêter cette victoire, le plus rapidement possible.

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