Dans les entreprises

Les éclusiers en colère : De la Seine à l'Oise, ça déborde !

Une grande partie des éclusiers préposés aux voies navigables de la Seine étaient encore en grève lundi 25 février contre les nouvelles conditions de travail qu'on veut leur imposer. La grève a commencé mardi 19 février, touchant les éclusiers de l'Oise jusqu'au Nord-Pas-de-Calais. Elle s'est étendue aux départements de l'Oise, de la Seine-et-Marne, du Val-d'Oise et des Yvelines.

Dimanche 24 février, police et gendarmerie sont venues chercher les éclusiers à domicile pour les conduire à leur poste de travail. En effet, un avis de réquisition avait été envoyé par la préfecture de l'Oise pour rouvrir les écluses et rétablir le trafic fluvial bloqué depuis près d'une semaine ; une décision qui, comme l'ont déclaré les grévistes, est une atteinte au droit de grève.

C'est l'annonce d'un nouveau " plan d'exploitation " qui a fait éclater la colère des salariés. Ce plan, qui serait applicable dès le 3 mars prochain, entraînerait une aggravation considérable des conditions de travail de 1 200 agents du Service de navigation répartis sur cinq régions. L'amplitude horaire de travail, d'abord, passerait de 12 heures à 14 heures. Deux jours fériés, celui de Pâques et celui du 14 juillet, seraient travaillés. La pause " méridienne " du milieu de journée diminuerait, passant de trois quarts d'heure à vingt minutes. Et tout cela pour... 4,70 euros de plus par mois.

Comme partout, les effectifs sont insuffisants, les départs à la retraite ne sont pas remplacés. La direction du Service de navigation de la Seine veut donc faire travailler davantage les salariés en activité. Or les conditions de travail sont déjà très dures. Dans bien des endroits le travail se fait même manuellement, avec tout ce que cela signifie comme risques d'accidents du travail ; les éclusiers travaillent parfois des journées entières dans des endroits où il n'y a ni toilettes, ni vestiaires, ni même de quoi se laver les mains. Ils peuvent faire douze voire treize journées de travail de suite sans un seul jour de repos. Quant au pouvoir d'achat, il ne cesse de baisser. Depuis 2000, les éclusiers ont calculé une perte de 7 % de leur pouvoir d'achat.

Lundi 25 février, les travailleurs restaient déterminés. L'ordre de réquisition de la préfecture avait même encore avivé la colère de bon nombre d'entre eux. La réaction des pouvoirs publics montre leur crainte de cette arme des travailleurs qu'est la grève.

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