Garnier - Rambouillet (Yvelines) : Un succès à faire... fructifier.27/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2065.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Garnier - Rambouillet (Yvelines) : Un succès à faire... fructifier.

L'usine Garnier de Rambouillet produit des gels douche, des crèmes solaires et des shampooings comme Fructis. Mais si cela fait fructifier le groupe L'Oréal, auquel Garnier appartient, ce n'est pas le cas pour les salariés. Aussi depuis longtemps le mécontentement s'exprimait.

D'abord au niveau des salaires, car depuis 2004 les augmentations générales ont été supprimées et remplacées par des augmentations individuelles, c'est-à-dire à la tête du client. L'effectif, qui était encore de 380 salariés en 2005, n'est plus aujourd'hui que de 300. Mais la charge de travail n'a cessé d'augmenter, les efforts demandés dans le cadre du " redéploiement industriel " (développement de nouveaux produits...) aussi, et le nombre de salariés à statut précaire a également augmenté.

En janvier une pétition dénonçant le manque de salaires a été massivement signée. Le 7 février nous avons fait grève à 200, paralysant la production. Avec les syndicats CGT, CFDT et CFTC, nous réclamions 5 % d'augmentation et une évolution de la grille de classification, qui datait de 1978, et qui faisait que de nombreux travailleurs étaient bloqués au coefficient 160 depuis des années.

Le premier jour de la grève, la direction locale a répondu qu'elle n'était pas en situation d'accorder quoi que ce soit. Mais dès le lendemain la direction générale envoyait une délégation négocier sur place. Elle ne voulait sans doute pas que la grève dure alors que l'intersyndicale préparait, sur l'ensemble des entreprises du groupe, des débrayages sur les salaires pour le 18 février. Résultat : en moins de 48 heures le patron cédait.

Il a donc dû accorder 45 euros brut d'augmentation pour tout le monde, avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, le paiement des deux journées de grève et le déblocage de la grille de salaires, les caristes et les salariés du conditionnement passant immédiatement du 150 au 160 ; et ils devraient obtenir le 175 à la mi-mars.

À l'échelle du groupe rien n'est cependant résolu : la direction ne propose aux travailleurs qu'une prime de 250 euros brut en mars... et rien d'autre pour 2008. Alors que les profits de L'Oréal, annoncés le 13 février, ont atteint 2,65 milliards d'euros pour 2007 et sont en augmentation de 29 % par rapport à l'année précédente ! Dans ce contexte le succès remporté à Rambouillet représente un encouragement pour tous les travailleurs du groupe.

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