États-Unis : Clinton et Obama en concurrence pour mener la même politique07/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2062.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Clinton et Obama en concurrence pour mener la même politique

Le " super tuesday ", ce mardi 5 février où dans 22 États les électeurs républicains et les électeurs démocrates devaient choisir parmi les différents candidats qui briguent l'investiture de leur parti respectif pour les présidentielles de novembre prochain, n'a pas permis de trancher définitivement entre les différents prétendants.

Certes, dans le camp républicain, c'est le sénateur John McCain qui est très largement en tête, mais ses rivaux n'ont pas encore jeté l'éponge. Et dans le camp démocrate, Hillary Clinton et Barak Obama sont toujours au coude à coude, entretenant ainsi le suspense quant à la désignation finale du candidat du Parti Démocrate lors de sa convention l'été prochain.

Et bien des commentateurs de s'extasier sur la leçon de démocratie qu'offre ainsi l'Amérique ! Certes, la participation des électeurs à ces primaires est particulièrement importante cette année, d'ailleurs beaucoup plus importante dans le camp démocrate que dans le camp républicain.

Il faut dire que l'aspiration à sanctionner la politique de Bush est forte et que les candidats républicains ne proposent guère le changement, bien qu'ils s'efforcent de se démarquer de Bush. Par exemple, le programme de McCain en ce qui concerne l'Irak est de gagner la guerre, dût-elle durer 100 ans ! C'est le candidat va-t-en guerre qui propose de " bombarder, bombarder, et bombarder l'Iran ", qui veut menacer la Corée du Nord de disparition, qui veut " renverser les régimes qui menacent nos intérêts et nos valeurs ".

Restent les deux candidats démocrates, qui prétendent tous deux incarner le changement. Mais malgré le suspense entretenu sur la personne - un Noir ou une femme - qui sera finalement intronisée, les électeurs américains n'ont pas tant de choix.

La " grande démocratie américaine " ne permet finalement l'expression que de deux partis dans ces élections. Les conditions requises pour pouvoir être candidat à l'élection présidentielle, différentes dans chaque État, sont autant de barrages extrêmement filtrants. Quant à la campagne, elle se fait à coups de millions de dollars dans les médias et les électeurs n'ont finalement le choix qu'entre les candidats que les milliardaires et le monde des affaires ont déjà choisis pour eux.

Ainsi, Obama et Clinton ont tous deux battu des records historiques en récoltant chacun plus de 100 millions de dollars pour leur campagne. Hillary Clinton a le soutien actif de Rupert Murdoch, le magnat de la presse, qui récolte des fonds pour elle, et elle est financée par les dirigeants de grandes banques, de compagnies d'assurance médicale et d'institutions financières de Wall Street telles que Goldman Sachs, Morgan Stanley ou Citigroup. Barak Obama, lui, a le soutien de Georges Soros, le spéculateur multi-milliardaire et de Lehman brothers, JP Morgan Chase, et (lui aussi !) de Goldman Sachs.

Alors, inutile de dire que les candidats qui reçoivent de tels soutiens ne sont pas près de mener une politique qui représente un véritable changement pour la population laborieuse. Car, malgré leurs envolées lyriques, qui n'engagent d'ailleurs à pas grand-chose, ils se garderont bien d'écorner, ne serait-ce qu'un peu, les intérêts des puissances d'argent qui les soutiennent, pour rétablir les services publics, le droit à l'éducation et à la santé, sérieusement mis à mal par la politique de Bush, et défendre le niveau de vie et le droit au logement des classes populaires.

Malgré un cirque électoral particulièrement compliqué aux États-Unis, destiné à faire illusion, la population laborieuse n'a aucun moyen de changer son sort par la voie électorale, pas plus aux États-Unis qu'ailleurs.

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