À l'usine Peugeot de Sochaux, au prétexte d'une commande supplémentaire de l'Iran, la direction a annoncé sa décision de faire travailler une heure supplémentaire obligatoire par jour du 21 janvier au 2 mai 2008, les salariés qui produisent la 307.

Cette décision concernerait 900 salariés des ateliers du Montage, du Ferrage et de Peinture. Dans les secteurs de fabrication concernés par cette décision, après avoir arrêté une équipe en 2x8, il y a quelques mois, le patron avait mis à la porte des centaines d'ouvriers intérimaires et en CDD tout en rallongeant par des samedis travaillés les semaines à l'usine de ceux qui restent. Seulement, dans les ateliers, les ouvriers disaient de plus en plus fort qu'ils en avaient plus qu'assez des semaines de six jours de travail.

Aujourd'hui, en décidant de faire travailler une heure de plus par jour les 900 salariés qui en avaient déjà plein les bottes des samedis à l'usine, la direction a quand même pris la précaution de déclarer qu'une heure de plus par jour pendant trois mois représenterait un gain de 260 euros (brut) par mois en moyenne. Les organisations syndicales informées deux jours avant que cette décision ne soit rendue publique dans l'opinion ne l'ont pas cautionnée, officiellement.

Travailler une heure de plus alors que les temps de transports sont déjà longs, plus d'une heure aller pour certains, n'a pas suscité l'enthousiasme dans les ateliers, loin s'en faut. Cette perspective provoque des grincements de dents d'autant que le patron ne cache pas ses intentions de renouveler cette flexibilité supplémentaire au gré des fluctuations de sa production à l'avenir. Il n'est pas dit que les ouvriers se laisseront faire.