Fin 2005, alors qu'il était ministre du Logement et de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo avait annoncé qu'il comptait que 20 à 30 000 maisons à 100 000 euros seraient construites chaque année. Deux ans plus tard, force est de constater qu'on est loin du compte, tant pour le nombre de maisons construites que pour le prix.

Une cinquantaine de ces maisons avaient déjà été livrées au Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, au moment où Borloo faisait son annonce. Depuis, à peu près autant ont vu le jour dans quelques villes. Mais, selon la trentaine de communes qui s'étaient engagées à en faire construire, seules 800 seront livrées l'an prochain, et à un prix avoisinant plutôt les 120 000 euros. Il faut en effet ajouter le prix du terrain à celui de la construction de la maison et, même là où il a été cédé à un euro symbolique comme à Épinay-sur-Seine, il faut en plus ajouter les travaux de viabilisation, c'est-à-dire la construction des voies d'accès et des raccords nécessaires aux réseaux d'eau, de gaz ou d'électricité. Tout cela mis bout à bout peut même faire grimper le prix à 140 000 euros, soit 40 % de plus.

Entre les logements bon marché promis et la réalité des constructions, il y a un fossé, que les ménages les plus modestes peuvent difficilement franchir, à 100 000 euros, et encore moins à 140 000 euros.