À la Clinique de la Baie, à Morlaix, un bruit de rachat par le groupe Vitalia devenait de plus en plus persistant ces derniers temps. Il était même évoqué un " parachute doré " pour le directeur, d'un montant supposé de 275 000 euros. Le lundi 5 novembre, le directeur déclarait que ces bruits n'étaient pas fondés et qu'il n'avait pas été contacté par Vitalia. Il ajoutait toutefois que si cela se produisait, il y regarderait de plus près...

Le même jour, sur les 130 membres du personnel que compte la clinique, 80 se mettaient en grève. Les revendications portaient surtout sur les salaires et les conditions de travail.

Dans cette clinique, une ASH touche 980 euros net par mois (soit 280 fois moins que le " parachute doré " qui serait promis au directeur), et les salaires sont bien inférieurs à ce qu'ils sont dans le public : entre 300 et 700 euros d'écart pour le même travail. Les conditions de travail laissent aussi à désirer. Il n'y a pas d'embauche et les glissements de tâches sont monnaie courante : des étudiants infirmiers sont embauchés pour le week-end et on demande alors aux infirmières ou aux aides-soignantes de réaliser des tâches pour lesquelles elles ne sont pas forcément qualifiées.

Une grève dans cette clinique, cela ne s'était encore jamais vu ! Dès le premier jour, la direction envoya un huissier relever les noms des grévistes, dont certains se virent menacés de licenciement, et les malades furent déménagés.

Tous les jours de la semaine, les personnels manifestèrent devant la clinique, et vendredi 9 novembre, une manifestation en ville fut décidée, suivie le lendemain d'une présence sur le marché hebdomadaire de Morlaix.

Enfin, le dimanche 11 novembre, lors d'une séance de négociation particulièrement longue, la direction concéda sept embauches et une prime de 150 euros. En ce qui concerne les salaires, elle resta inflexible, renvoyant cette question à des négociations qui devraient se tenir au début de l'année 2008.

Le travail a repris le même jour en fin d'après-midi. Dans l'ensemble, les grévistes étaient d'avis que les concessions faites par la direction étaient insuffisantes. Mais la fierté d'avoir relevé la tête était bien là, alors peut-être n'attendra-t-on pas très longtemps pour obliger les médecins actionnaires à augmenter les salaires...