Automobile Peugeot Citroën Aulnay (93) : Trois jours de débrayage contre un licenciement22/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2051.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Automobile Peugeot Citroën Aulnay (93) : Trois jours de débrayage contre un licenciement

Mercredi14 novembre, à Peugeot-Citroën Aulnay, un jeune ouvrier de 25 ans apprenait en arrivant au travail que la direction lui avait envoyé une lettre de licenciement.

Le prétexte était une absence sans " motif " d'une journée. Pourtant, il s'était maintes fois expliqué : dès le lendemain auprès de son chef, puis lorsqu'il avait été convoqué en vue de son licenciement et lors de plusieurs délégations auprès du service du personnel. Lors de la dernière entrevue, la direction laissait entendre qu'elle n'irait pas jusqu'au licenciement.

D'ailleurs, il était impensable pour ses camarades de travail qu'on licencie pour si peu. En effet, quand un ouvrier a un empêchement, le lendemain il régularise la situation en posant une journée de congé. Mais dans le cas de ce jeune combatif, son chef d'équipe avait refusé et l'avait mis en absence sans motif. Tout le monde estime que la direction s'est saisie de ce prétexte pour faire un licenciement pour l'exemple. Il faut dire qu'il avait activement participé aux six semaines de grève de mars et avril derniers et que depuis plusieurs mois la direction cherche à reprendre du terrain.

Mais cette provocation n'est pas restée sans réaction et la direction l'a payée cher ! Dès l'annonce du licenciement, deux cents ouvriers de l'atelier du Montage ont fait grève ; l'équipe le lendemain, reprenant le flambeau, s'est mise aussi à débrayer. Les ouvriers en cortège dans l'usine criaient leur refus de ce licenciement. Le lendemain jeudi, la direction affirmait vouloir discuter les conditions du licenciement. Mais le vendredi elle revenait sur ses propositions. Le débrayage continuait une bonne partie de la journée, exprimant la colère des ouvriers devant ce retournement de la direction. La parole d'un patron n'a vraiment pas de valeur.

Il n'empêche que la direction ne s'attendait pas à une réaction aussi forte. Trois jours de débrayage ont répondu à sa provocation et lui ont fait perdre 370 voitures, soit une perte d'environ 4 millions d'euros de chiffre d'affaires.

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