Allemagne - Deutsche Bahn : La lutte des cheminots continue22/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2051.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Allemagne - Deutsche Bahn : La lutte des cheminots continue

À l'appel du Syndicat des conducteurs de locomotives (GDL), le personnel roulant des chemins de fer allemands (la Deutsche Bahn-DB) a à nouveau fait grève du 14 au 17 novembre. La grève a duré 62 heures pour le fret et 48 heures pour le trafic de voyageurs, local comme national. Il s'agissait de la sixième grève depuis que le conflit sur la revalorisation des salaires a éclaté l'été dernier. Mais c'est la première fois que l'ensemble du réseau ferré a été touché si longtemps, ce qui représente, selon GDL, " la plus longue grève des chemins de fer dans l'histoire de l'Allemagne d'après-guerre ".

De nombreux trains ont tout de même circulé dans l'ouest du pays parce que ceux des conducteurs qui ont le statut de fonctionnaires n'ont pas le droit de grève. C'est dire que la lutte des cheminots se déroule dans des conditions difficiles. Mais l'activité de beaucoup d'entreprises, comme Audi ou encore le port de Hambourg, le deuxième port d'Europe, et tout le trafic dans l'est du pays ont tout de même été très perturbés.

Il faut aussi rappeler que, le 5 octobre, la direction avait réussi à faire interdire par le tribunal de Chemnitz la grève pour les grandes lignes et le trafic de marchandises, ce qui entravait considérablement le mouvement. Mais le 7 novembre, le tribunal du travail du Land de Saxe a levé, en appel, cette décision inique, qui n'avait aucun fondement juridique. La direction de la DB a proposé de nouvelles négociations. Mais cela fait des mois qu'elle mène les cheminots en bateau : c'est le 19 mars que GDL a déposé, dans le cadre de la négociation salariale en cours, sa proposition de grille de salaires comportant des augmentations importantes. Et hormis l'accord au rabais signé début juillet par Transnet, le principal syndicat de cheminots, la seule autre proposition patronale est une provocation pure et simple. Elle consiste à verser une prime de participation - déjà décidée - en un paiement, et à concurrence de 1 400 euros, de 104 heures supplémentaires au maximum - déjà effectuées et comptabilisées sur un compte d'heures. En outre, les conducteurs pourraient avoir une augmentation supplémentaire de 5,5 %... à condition qu'ils acceptent de travailler deux heures de plus, soit 43 heures par semaine !

En tout cas, la détermination ne faiblit pas parmi les travailleurs, conducteurs, mais aussi les autres personnels roulants (contrôleurs, personnel d'accompagnement) concernés par la grève. Nombre d'adhérents du GDL réclament à leur direction de déclencher désormais une grève illimitée. Et malgré la propagande patronale et des médias contre leur lutte, l'opinion populaire continue de leur être favorable : un sondage publié par le Berliner Zeitung le 19 novembre indiquait que 87 % des Berlinois trouvaient " bien que les cheminots se défendent ". Et 57 % estimaient que leurs revendications sont justifiées. Car leur grève pose le problème du pouvoir d'achat insuffisant, en baisse depuis des années dans bien des secteurs.

Alors, il faut souhaiter que leur détermination aboutisse à faire reculer une direction de combat qui ne sait que manier le bâton et qui a déjà licencié plusieurs conducteurs pour faits de grève.

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