Tarifs bancaires : Le règne de l'opacité.15/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2050.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tarifs bancaires : Le règne de l'opacité.

Quand il s'agit de faire payer leurs clients, les banques ne manquent pas d'imagination, et il n'est pas facile pour un particulier de s'y retrouver dans tous les frais bancaires qui leur sont facturés, d'autant qu'ils apparaissent de façon dispersée sur différents relevés. Il est encore plus difficile de comparer entre les différents établissements pour savoir lequel pressure le moins ses clients.

Selon la banque, les opérations qui devraient relever de la gestion normale d'un compte sont plus ou moins fortement taxées. À commencer par les frais de gestion du compte, facturés le plus souvent de façon forfaitaire, qui peuvent être augmentés pour certaines opérations non automatisées, en clair pour les retraits d'espèces à un guichet ou l'utilisation de chèques. Les services liés à l'utilisation de la carte bancaire, qu'il s'agisse de la cotisation, des assurances, ou des retraits effectués au guichet d'une banque concurrente, visent eux aussi à soutirer le maximum d'argent à leurs utilisateurs. Il en va de même pour les services de banque à distance, par téléphone ou internet, où la tarification peut se faire à la minute, à l'appel ou aux ordres donnés, selon la banque. Et chaque opération dite " exceptionnelle ", telle que la recherche d'un relevé égaré ou une demande d'opposition, est aussi facturée.

Ces frais, qui peuvent atteindre plus d'une centaine d'euros par an, se rapportent à la gestion courante des comptes régulièrement approvisionnés et sans grands mouvements d'argent. Mais dès qu'il y a un découvert ou un incident de paiement, les agios tombent, et les frais sont souvent disproportionnés par rapport au montant du découvert.

À défaut de s'en prendre à ces pratiques, le gouvernement demande que les banques établissent pour chacun de leurs clients un relevé annuel des frais facturés. Or, même cette timide tentative de contrôle soulève une levée de boucliers de la part des établissements bancaires qui, là non plus, ne manquent pas d'imagination pour prétexter toutes sortes de difficultés, faisant même du chantage à l'emploi. Et sous leur pression, le gouvernement a reculé, puisque le projet de loi qui doit être présenté fin novembre au Parlement exclut le montant des agios dans le relevé annuel que les banques devront fournir à leurs clients... et seulement à partir de 2009.

Pour les petits clients qui, eux, n'ont rien à cacher, les banques refusent d'être transparentes et de dire clairement combien elles leur soutirent.

Partager