La grève, c'est reparti ! À la RATP.15/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2050.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La grève, c'est reparti ! À la RATP.

Les prévisions de la direction de la RATP, quant à la très faible circulation des métros et des bus sur la région parisienne, laissaient prévoir très tôt que la grève redémarrerait fort mercredi 14 novembre. Car même si tout le monde est conscient des difficultés à faire remballer sa réforme au gouvernement, au point que certains ne croient pas à la possibilité de maintenir les 37,5 annuités de cotisations pour partir avec une retraite à taux plein, le climat remontait au fur et à mesure que la date du début de grève approchait.

Jusqu'à maintenant, les propositions avancées par la direction, sur les décotes qui seraient aménagées ou sur l'attribution de points en fin de carrière afin de compenser quelque peu les effets de la réforme, restent très floues. Et de toute façon, en 2012, lors du passage prévu aux 41 annuités de cotisations, tout sera remis en cause. Personne n'est dupe de ces petites promesses, annoncées surtout pour diviser les syndicats et les agents de la RATP. La grève était donc bien à l'ordre du jour, dans un contexte où tout le monde est attentif aux différents mouvements : celui des marins-pêcheurs, comme celui des étudiants, ou demain celui de la Fonction publique.

Les directions syndicales, elles, ont attendu le dernier moment, le jeudi 8 novembre, pour déposer dans le délai légal des cinq jours pleins le préavis de grève pour le mercredi 14 novembre. Jusqu'à la dernière minute, elles ont essayé de discuter, de grignoter quelques concessions auprès de la direction et du gouvernement. Finalement, elles ne sont même pas tombées d'accord sur quoi faire. La CFDT et l'UNSA des stations de métro ont appelé à une seule journée de grève tandis que la CGT, SUD, FO et le reste de l'UNSA se sont prononcées pour une grève reconductible. Sur les revendications, les syndicats sont également divisés. Par exemple, la CGT bus réclame le maintien des 37,5 annuités et refuse les décotes tandis que le SAT (syndicat autonome des conducteurs du métro) réclame seulement qu'il n'y ait pas de décotes pour les conducteurs. Chaque syndicat a son propre mot d'ordre et tout laisse à penser que, dès que l'un ou l'autre se dira satisfait d'une quelconque concession de la direction ou du gouvernement, il se retirera du mouvement et laissera les travailleurs en plan.

De cette situation et de cette menace, bien des travailleurs sont conscients et c'est pourquoi, depuis le succès de la grève du 18 octobre, dans différents secteurs, dans l'ouest parisien en particulier, certains n'ont pas cessé de discuter, de se réunir, de chercher à se donner les moyens de s'adresser aux autres travailleurs de la RATP afin de préparer la prochaine grève et d'en garder si possible l'entier contrôle. La grève, c'est l'affaire des grévistes, syndiqués et non syndiqués, réunis en assemblées, aptes à trancher entre les propositions des différents syndicats et à décider dans la démocratie et l'unité les plus larges possibles.

L'enjeu de la réforme est trop important pour que les travailleurs laissent qui que ce soit décider à leur place. Il n'est pas question d'accepter des retraites amputées pour des années de travail en plus.

Encore une fois : pas touche à nos retraites !

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