Tchad : Suites de l'affaire de l'Arche de Zoé - Poker menteur09/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2049.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tchad : Suites de l'affaire de l'Arche de Zoé - Poker menteur

Deux jours après une visite éclair au Tchad, au cours de laquelle il a rapatrié trois journalistes français et quatre hôtesses de l'air espagnoles inculpés dans l'affaire de l'Arche de Zoé, Sarkozy a déclaré qu'il irait « chercher tous ceux qui restent, quoi qu'ils aient fait ».

Ces interventions, qui semblent aller dans le sens d'un procès en France, et non au Tchad, des membres de l'association l'Arche de Zoé, ont provoqué la colère de certains Tchadiens, qui y voient une ingérence inacceptable du gouvernement français... qui n'est cependant pas à une ingérence près dans les affaires tchadiennes, y compris militaires.

Cette affaire de l'Arche de Zoé et les gesticulations de Sarkozy auraient même fait monter d'un cran les sentiments antifrançais d'une partie de la population tchadienne. Cela se comprend, dans un pays où l'ex-puissance colonisatrice n'est pas forcément populaire !

Quant aux magistrats tchadiens, priés de se plier à ce que Déby leur demande de faire, ils grognent évidemment au nom d'une « indépendance de la magistrature » dont il n'est pas sûr qu'ils aient toujours été les champions.

Depuis le 11 août 1960, date de l'indépendance, la France n'a pratiquement jamais cessé d'être présente au Tchad. En premier lieu, militairement. Plusieurs centaines de soldats et d'importants moyens y sont ainsi stationnés en permanence, prêts à intervenir pour défendre les intérêts de l'impérialisme français au Tchad comme dans toute la région.

Sans l'appui de cette force, il y a d'ailleurs fort à parier que le régime dictatorial et corrompu de l'actuel président Idriss Déby, depuis longtemps usé et à bout de souffle, aurait succombé face aux bandes armées de l'opposition. Dans ces conditions, Déby peut difficilement se fâcher complètement avec la France, même s'il souhaite éviter la mise en place d'une force européenne à la frontière du Darfour, comme Sarkozy peut difficilement se fâcher avec Déby s'il n'a pas dans la manche un dictateur de rechange.

Alors les deux, l'un au nom de la défense des enfants tchadiens, l'autre au nom de la défense de ses ressortissants, sont lancés dans une partie de poker menteur.

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