Réussir les journées de grève pour amplifier et élargir le mouvement !09/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2049.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Réussir les journées de grève pour amplifier et élargir le mouvement !

La majorité des organisations syndicales de la SNCF appellent à une grève reconductible à partir du 13 novembre, rejointes par celles d'EDF et de GDF, pour se défendre face aux attaques contre leurs retraites. Les syndicats de la RATP se préparent à s'associer à cet appel.

Des fédérations syndicales de services publics, des enseignants, des postiers, appellent de leur côté à la grève le 20 novembre, pour protester contre les suppressions d'emplois et pour revendiquer des augmentations de salaire.

Les cheminots, les agents de la RATP, d'EDF et de GDF ont toutes les raisons de refuser qu'on touche à leurs retraites. Les travailleurs de la fonction publique ont toutes les raisons de refuser la suppression de plus de 20 000 emplois, ce qui se traduira par la détérioration du service public.

Le gouvernement tente de présenter chacune de ces grèves comme une action catégorielle. Il s'efforce de dresser contre les grèves sa base électorale de droite, hostile aux salariés qui n'acceptent pas qu'on écrase leurs conditions d'existence pour favoriser les possédants.

Il voudrait bien, aussi, diviser les travailleurs, en présentant ceux qui agissent comme des privilégiés accrochés à leurs avantages. Mais il a de plus en plus de mal à y parvenir. La grande majorité des salariés ont regardé avec sympathie aussi bien la journée de grève du 18 octobre que le mouvement des hôtesses et des stewards.

Et pour cause ! Les travailleurs savent que les problèmes soulevés dans ces mouvements concernent l'ensemble du monde du travail. Les attaques contre la retraite ne se limitent pas aux régimes spéciaux. Avec le projet de porter à 41 puis 42 le nombre d'annuités de cotisation, le gouvernement veut obliger tous les salariés « à travailler plus longtemps pour gagner moins à la retraite ». Tous sont sous la menace de suppressions d'emplois. Même lorsqu'il n'y a pas de licenciements secs, ce sont des emplois en moins.

Quant aux salaires, leur insuffisance devient dramatique pour un nombre croissant de travailleurs.

Cela fait bien des années que le pouvoir d'achat baisse car les salaires sont bloqués alors qu'augmentent les prélèvements, dernièrement les franchises médicales, et qu'augmentent les prix.

La hausse des loyers est devenue catastrophique pour bien des familles ouvrières. L'emballement des prix de l'essence et du fuel est en passe de le devenir. La ministre de l'Economie a le culot de conseiller d'« oublier son véhicule au profit de ses deux jambes et de ses deux roues » ! Ben voyons : se lever à 3 heures du matin pour arriver à 7 heures à son travail à pied ou en vélo ?

Depuis septembre, même les prix des produits alimentaires de base s'envolent, jusqu'au prix du pain ou des pâtes.

L'augmentation générale des salaires est devenue une revendication vitale pour tous les salariés. D'autres catégories populaires, comme les marins pêcheurs, en sont arrivées à la conclusion qu'elles n'ont pas d'autre choix que de se battre si elles veulent survivre. Le gouvernement apparaît de plus en plus clairement pour ce qu'il est : l'exécutif du grand patronat, exclusivement préoccupé d'accroître les profits et les revenus de la bourgeoisie, en foulant aux pieds les conditions d'existence de la majorité de la population.

Et tout cela pourquoi ? Pour que les profits en croissance aillent vers la spéculation qui, après avoir menacé de faillite le système bancaire, se porte sur les matières premières et en fait s'envoler les prix, avec toutes les conséquences que cela entraîne pour la population.

Cela ne peut pas continuer ! Il faut que les grèves et les manifestations réussissent. Les fédérations syndicales de cheminots, au moment d'appeler à la journée du 13 novembre, savaient qu'il y avait un appel à la grève pour le 20 novembre dans la fonction publique. Pourquoi cette dispersion des journées d'action ? Pourquoi contribuer à accréditer les mensonges sur le prétendu caractère catégoriel des luttes ? C'est l'ensemble des travailleurs qui subissent les coups. C'est ensemble que nous les arrêterons. Les journées d'action peuvent et doivent contribuer à mettre en mouvement le monde du travail dans son ensemble, services publics comme entreprises privées. Il faut que le succès de chaque étape oblige les directions syndicales à aller plus loin, à proposer d'autres étapes. Il faut que les luttes s'amplifient et convergent vers un mouvement de l'ensemble du monde du travail, seul à même de faire reculer un patronat arrogant et ses hommes de main au gouvernement.

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