Leur société

Les derniers développements de la crise financière mondiale : Des centaines de milliards dilapidés, pour rien

Coup sur coup, les trois PDG des plus grandes banques mondiales viennent de sauter. Celui de Merryl Lynch, celui de Citigroup (banque américaine numéro un dans le monde) et enfin le PDG d'UBS (Union des banques suisses). Leurs actionnaires leur ont reproché les milliards de dollars de trou dans les comptes des banques qu'ils dirigeaient.

Il ne s'agit là que du dernier épisode de la crise financière mondiale qui agite le monde depuis maintenant des mois. Crise qui est loin d'être « un simple incident », comme certains le prétendaient quand elle a éclaté.

De la spéculation immobilière aux États-Unis à la spéculation financière mondiale débridée qu'elle a accélérée, c'est l'ensemble du système financier qui est touché, et nul ne sait vraiment jusqu'où. De semaine en semaine, l'importance des sommes dilapidées dans ces opérations spéculatives apparaît plus grande, quitte à donner le vertige. De quelques établissements de crédit au démarrage, on s'est vite rendu compte que ce sont toutes les grandes banques, et pas seulment les américaines, qui étaient touchées. Ainsi les estimations des pertes reconnues sur ces placements spéculatifs de la seule banque Merryl Lynch sont passées en octobre de 4,9 à 7,9 milliards. Quant à la première banque du monde, Citigroup, les analystes financiers estiment aujourd'hui qu'elle devra prélever 30 milliards de dollars sur ses fonds propres pour faire face à ses placements risqués, réduits aujourd'hui à zéro.

Outre le géant suisse UBS, la plupart des grandes banques européennes sont dans la tourmente : la Deusche Bank, Commerz Bank, HSBC, BNP-Paribas, le Crédit Suisse, etc., avec au total encore des milliards d'euros dilapidés et disparus dans cette tourmente. La dernière estimation portant sur l'importance des sommes perdues en 2007 au niveau mondial, dans le cadre de cette spéculation financière ayant pour origine les prêts hypothécaires risqués aux Étas-Unis, varie de 100 à... 350 milliards de dollars (l'équivalent du budget total de la France).

Mais c'est aux populations, aux classes populaires de tous les pays, qu'on a déjà demandé de payer ce gâchis monstrueux. Aux États-Unis mêmes, on s'attend à ce que deux millions de propriétaires aux revenus modestes soient expulsés de leurs maisons ; des dizaines de milliers de salariés du bâtiment ont déjà été licenciés, de même que des dizaines de milliers d'employés des banques et des services financiers à travers le pays. Et encore, les conseils d'administration des grandes banques exigent, pour - osent-ils proclamer - « combler les trous financiers », de nouvelles charrettes de suppressions massives d'emplois. Et il y a fort à parier que ce sera la voie suivie par leurs homologues européennes. Par ailleurs des milliers de petits épargnants, de retraités, sont de leur côté menacés de ruine.

Quant aux différents États, aux USA comme en Europe, ils interviennent dans cette crise depuis des mois. Non pas pour préserver les salariés du licenciement, de l'expulsion ou de la ruine, mais pour renflouer les caisses de toutes ces banques. Cet été, des dizaines de milliards de fonds publics ont été mis à la disposition des établissements bancaires fragilisés par leurs placements spéculatifs. Ces jours derniers, la Réserve fédérale américaine, la banque centrale, a mis à nouveau 41 milliards de dollars à la disposition du système financier américain. Mais c'est encore à la population que l'on va imposer de payer les conséquences de cette gabegie... jusqu'au jour où les travailleurs imposeront que les capitaux accumulés par ces parasites soient utilisés pour les besoins de la population, et non contre elle.

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