La préparation de la grève du 14 novembre et de ses suites : À la SNCF09/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2049.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La préparation de la grève du 14 novembre et de ses suites : À la SNCF

À une semaine du redémarrage de la grève prévue pour le 13 novembre au soir contre la mise en cause du régime des retraites, toutes les fédérations de cheminots, à l'exception de la FGAAC, se sont jointes au mouvement. Les cheminots pour leur part sont très attentifs et discutent beaucoup de la situation, plus même parfois qu'avant le 18 octobre. C'est qu'outre la volonté de se remettre en grève, et cette fois-ci pour de bon, de nombreuses questions se posent quant à la politique du gouvernement et à celle des directions syndicales.

Après la venue très médiatisée de Sarkozy aux ateliers du Landy, lors de laquelle il déclara que les mesures envisagées pourraient ne pas toutes s'appliquer aux anciens embauchés, de nombreux cheminots se demandent si cette prétendue bourde sur les décotes ne préfigure pas l'axe des futures négociations. Cette interrogation paraît d'autant plus justifiée que les syndicats ne disent pas clairement : « Retrait de toutes les mesures gouvernementales ! », certains ayant même publiquement accepté l'abandon des 37,5 annuités de cotisations. À cela s'ajoute la lenteur avec laquelle les syndicats de la RATP entendent déposer leur préavis de grève, le fait que la fonction publique sera en grève près d'une semaine après le début du mouvement dans les transports publics et à l'EDF-GDF, le fait encore que la grève du 20 novembre dans la fonction publique est d'emblée limitée à une journée. Bref, tout cela rend bien des cheminots méfiants sur la politique des directions syndicales et sur leur volonté réelle de faire reculer le gouvernement.

Le fait que la CGT et SUD-Rail aient refusé de se rendre aux négociations « tables rondes » programmées par la SNCF les 6 et 12 novembre en a rassuré plus d'un. Mais que FO ait accepté « pour voir », que la FGAAC tout comme la CFDT soient elles aussi accourues, donne aux cheminots le sentiment que chaque syndicat joue sa propre carte, se moquant ainsi de l'intérêt collectif des travailleurs.

Toutes ces prises de position créent un sentiment d'inquiétude, qui pour l'heure bride un peu l'enthousiasme qui s'était manifesté à l'approche de la grève du 18 octobre. Et pourtant, chacun a bien conscience que l'enjeu est de taille, que l'on ne peut pas laisser passer une telle attaque, qui par ailleurs serait la porte ouverte à bien d'autres, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Mais chacun se rend compte aussi qu'une inquiétude croît du côté de la direction de la SNCF et du gouvernement, et ce simple fait est encourageant. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, vient de faire « d'ultimes propositions d'aménagements », qui ne modifient en rien la réforme gouvernementale et qui de ce fait seront à juste titre ignorées.

L'ambiance est donc aujourd'hui sérieuse, réfléchie. La conscience progresse, y compris parmi les plus jeunes, qui se demandent comment faire pour garder le contrôle de la grève, comment éviter de se retrouver prisonniers d'une indécision ou d'un recul syndical. Certains, qui n'avaient pas participé aux assemblées de grévistes lors de la journée du 18 octobre, disent maintenant qu'ils y viendront dès le 14 novembre. D'autres ou les mêmes affirment dès à présent qu'il faudra tenir au moins jusqu'au 20 novembre, date à laquelle la fonction publique se mettra en mouvement. A défaut de pouvoir organiser une jonction des luttes, des cheminots veulent l'imposer.

C'est dire que de nombreux cheminots se préparent à la grève, mais ce coup-ci en étant beaucoup plus attentifs à ce qui sera fait.

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