Dans les entreprises

La préparation de la grève du 14 novembre et de ses suites : À la RATP

Comme ceux de la SNCF et de l'EDF, les syndicats de la RATP se sont rencontrés le 31 octobre, sans que rien ne sorte de cette rencontre, si ce n'est qu'ils allaient... attendre encore un peu avant de se décider à déposer un préavis de grève. Le gouvernement et la direction auraient-ils cédé quoi que ce soit à la RATP ? Evidemment non. Mais certains syndicats, dont les autonomes du SAT, manoeuvrent, louvoient, espérant peut-être que la direction aura la bonté de leur lâcher un petit quelque chose, ce qui leur permettrait de crier victoire. C'est cette situation, somme toute banale, qui autorise la CGT à attendre elle aussi, pour soi-disant préserver une unité syndicale qui de toute façon n'existe pas. Durant une semaine, la CGT en est réduite à faire savoir à ses seuls militants qu'elle déposera bien un préavis reconductible pour le 14 novembre, avec les autres secteurs des transports publics. Le préavis lui-même ne sera déposé que le jeudi 8 novembre, au dernier moment et afin que soient respectés les cinq jours de délai avant le début de la grève.

Des propositions peuvent bien sûr être faites par la direction, concernant les décotes par exemple, ou l'octroi de quelques points supplémentaires en fin de carrière, ou de primes pour compenser l'allongement des annuités. De telles « concessions » sont d'ailleurs suggérées par le gouvernement lui-même, pour qui le plus important est le passage aux 40 annuités, sans lequel l'augmentation ultérieure aux 41 et 42 annuités pour tous deviendrait plus difficile. La direction de la RATP peut donc lâcher quelques miettes au SAT, comme la SNCF l'a fait à la FGAAC, avec le peu de succès que l'on sait.

Si de telles manoeuvres ne risquent pas d'arrêter la grève, elles laissent cependant un goût amer à bon nombre d'agents, qui ont le sentiment que bien des choses se trament hors d'eux, sans qu'ils en soient informés, sans que leur avis ne leur soit même demandé. Mais si cette absence de clarté agace, elle n'empêche pas que dans bien des secteurs une mobilisation se construise. Des travailleurs se préparent pour la prochaine grève, en expliquent autour d'eux l'importance, soulignent le rôle que doivent jouer les assemblées des grévistes, la nécessité pour ces derniers de décider, de contrôler, pour que le mouvement aille au bout de ses possibilités.

Au moment où nous écrivons, et en l'absence de préavis déposé par les syndicats qui doivent se revoir en principe le jeudi 8 novembre, l'ambiance pour la grève est semble-t-il moins forte qu'avant la journée du 18 octobre. Mais le mouvement est prêt à repartir, fortement même. Dès que les préavis seront déposés, la pression montera d'un ou plusieurs crans. De toute façon, seule une grève puissante et résolue pourra faire reculer le gouvernement. C'est ce qu'il faudra pour préserver les retraites et mettre un coup d'arrêt à toutes les attaques contre les conditions de travail et la baisse du niveau de vie que les mesures gouvernementales amèneront inéluctablement.

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