Inde : Travail des enfants - l'exploitation a sa logique09/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2049.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Inde : Travail des enfants - l'exploitation a sa logique

Le journal britannique The Observer a révélé que la chaîne américaine de vêtements Gap sous-traitait une partie de sa production à une usine indienne où sont employés des enfants de 10 ans. Ces enfants ont raconté qu'ils étaient battus, injuriés et qu'ils avaient de longues heures de travail dans des conditions insalubres pour un salaire misérable. Pire encore, certains ne sont pas payés du tout. Ils travaillent pour rembourser la dette que leurs parents ont contractée vis-à-vis du propriétaire de l'usine.

Sans nier les faits, Gap prétend ne pas être au courant. Ce serait un sous-traitant local qui aurait mal agi. À en croire sa direction, Gap condamnerait le travail des enfants et exigerait de ses sous-traitants qu'ils n'y recourent pas. Gap aurait même rompu des contrats avec certains sous-traitants indiens après une affaire similaire en 2004.

Or Gap et nombre d'autres groupes occidentaux font faire leur production en Inde pour profiter des bas salaires, c'est-à-dire, directement ou indirectement, du travail des enfants. Et ils le font en connaissance de cause. Les organismes les plus officiels estiment que 55 millions d'enfants de moins de quatorze ans travaillent en Inde. Alors, en bons gestionnaires, bien des entreprises cherchent à faire des économies et à obtenir le meilleur prix pour ce qu'elles achètent, y compris la force de travail.

D'ailleurs cette année, craignant que son bénéfice ne diminue, Gap s'est engagé devant ses actionnaires à faire des économies. Il a donc licencié 2 200 travailleurs dans ses quelque 3 100 magasins, aux États-Unis, en Europe et au Japon. On peut imaginer qu'il a aussi fait pression auprès de ses fournisseurs indiens pour qu'ils réduisent leurs coûts. Ce que ces derniers, qui tiennent également à leur profit, n'ont pu faire qu'en exploitant des enfants plutôt que des adultes, ou en exploitant un peu plus ceux qu'ils employaient déjà.

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