Leur société

Caisse noire paronale : Abus de langage et mauvaises raisons.

Pour justifier l'absence de toute comptabilité écrite, le président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, impliqué dans l'affaire de la caisse noire de l'organisation patronale, s'est abrité derrière la loi de 1884 qui légalisait le syndicalisme ouvrier.

Il y a là, sur le plan du raisonnement, une double escroquerie. Appeler " syndicat " une organisation patronale est un abus de langage, car tout un chacun, quand il entend ce mot, pense aux organisations de salariés, pas aux employeurs.

Mais surtout, si la loi de 1884 ne faisait pas obligation aux syndicats de tenir une comptabilité publique, c'est parce que cela aurait eu pour conséquence d'annuler aussitôt le but même de la loi, qui était de rendre légal le syndicalisme ouvrier. Publier la comptabilité d'un syndicat, c'est-à-dire la liste de ses adhérents, à une époque où les syndicats ne vivaient que de leurs cotisations, cela se serait terminé dans la majorité des entreprises par le licenciement de tous les syndiqués, ainsi exposés à la répression patronale.

Aujourd'hui encore, dans bien des entreprises, les syndiqués qui ne bénéficient pas de la relative protection d'un mandat syndical risquent leur emploi s'ils affichent leur appartenance syndicale.

Ce n'est évidemment pas ce genre de risque qui a amené Gautier-Sauvagnac à détruire d'une année sur l'autre la comptabilité de l'UIMM. Mais on comprend qu'il ait préféré rester discret sur les moyens que lui et ses semblables mettent en commun pour s'opposer aux revendications des travailleurs.

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