Régimes spéciaux : Faire la chasse aux vrais privilèges et aux vrais privilégiés14/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2041.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Régimes spéciaux : Faire la chasse aux vrais privilèges et aux vrais privilégiés

La campagne organisée contre le droit de bénéficier d'une retraite qui permette véritablement de souffler et de vivre après une vie de labeur prend pour cible les régimes spéciaux. Ce n'est pas nouveau. Cela fait même des années que ce pilonnage dure.

On nous répète sur tous les tons qu'il n'est ni normal ni juste que persiste une catégorie de salariés privilégiés par rapport aux autres, qui de plus sont aujourd'hui très minoritaires. Certains, parmi les travailleurs, tombent même dans ce panneau.

Mais ces prétendus privilégiés, qui sont-ils ? Les voit-on se prélasser sur leur yacht, ou sur celui de leurs amis proches, ou se faire transporter dans des voitures de fonction avec chauffeur ? Peuvent-ils investir dans des tableaux de maître afin de mettre leur fortune à l'abri du fisc ou se payer de luxueuses demeures, voire des châteaux ? Est-ce que ce sont eux qui défraient la chronique en atterrissant en douceur, suspendus à un parachute doré ? Bénéficient-ils de ce bouclier fiscal offert aux plus riches et qui leur permet de ne pas payer d'impôts sur la moitié de leurs revenus ? Pas du tout.

Ces salariés bénéficient encore, certes, d'une situation en matière de retraite qui était pour une bonne part celle de tous les salariés, il y a à peine quatorze ans, avant que Balladur commence à démanteler un système de retraite dont l'ensemble des salariés bénéficiait alors. Ce n'est pas exorbitant comme privilège ! C'est même tout juste ce qui devrait être la norme minimum pour l'ensemble des salariés.

Mais puisque tous ces messieurs de la droite, rejoints par des hommes qui se prétendent encore de gauche, ministres, députés, économistes ou prétendus tels, chroniqueurs courtisans, prétendent entrer en guerre contre les privilégiés, suggérons-leur de diriger leur campagne contre les véritables privilégiés. Et il y en a. Minoritaires, eux aussi. Et qui coûtent extrêmement cher à l'État... infiniment plus que les bénéficiaires des régimes spéciaux. Ces privilégiés-là, le gouvernement ne les combat pas. Il les cajole, les encourage. Mieux même, il les aide sans compter. Certains d'entre eux décident, par exemple, sans le moindre souci de l'intérêt général, de placer leur argent à l'étranger, dans des paradis fiscaux ou ailleurs, pour mieux se protéger du fisc ! Une telle attitude, égoïste à l'égard de la collectivité, mériterait pour le moins des sanctions. Pas question, répondent Sarkozy et son gouvernement, ni même de les réprimander ou de les stigmatiser. Le gouvernement leur propose des avantages fiscaux, des dégrèvements pour les inciter à rapatrier leurs capitaux en France. Et on sait qu'ils ne le feront que s'ils y trouvent leur intérêt.

La lutte contre ceux qui bénéficient de privilèges est une bonne idée. À condition qu'elle ne se trompe pas de cible.

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