Leur société

Parti Socialiste : Recyclage de vieilles rengaines

Manuel Valls, le député-maire d'Évry dans l'Essonne, est intervenu à plusieurs reprises dans les médias pour y " tenir un discours de vérité " dit-il. Dans le journal Les Échos, il se pose en jeune rénovateur du Parti Socialiste.

Il déclare : " Tirons les leçons du blairisme. Nous pouvons réaliser cette mue : être le parti de l'entreprise, de l'innovation, de la capacité à faire travailler ensemble le public et le privé. Les gouvernements de gauche ont tous soutenu les entreprises. Alors assumons nos pratiques. Mettons l'entreprise au coeur de notre projet économique, notamment les PME car ce sont surtout elles qui créent les richesses. "

Concernant les attaques du gouvernement et du patronat contre les retraites et les 35 heures, il les approuve et les justifie : " L'allongement de la durée de vie rend inéluctable la hausse du nombre d'années de cotisations et les régimes spéciaux doivent être alignés sur le régime général, en intégrant la pénibilité des métiers. " (...) " Il faudra tourner la page des 35 heures et penser la durée du travail sur toute la vie. Leur généralisation ne me semble plus adaptée. Et s'il y a besoin d'augmenter la durée de travail dans certains secteurs, pour des raisons de pénurie de main-d'oeuvre, nous devons pouvoir le faire par la négociation "

Il dit avoir refusé l'offre de Sarkozy d'entrer au gouvernement... On se demande pourquoi, en tout cas, ce n'est pas à cause des idées qu'il défend. Ses prises de positions sur la sécurité et l'immigration lui ont d'ailleurs valu le surnom de " Sarko de gauche ", surnom qui lui va bien, encore que le qualificatif de gauche semble un peu excessif. Sur ce sujet, il affiche le même programme que Sarkozy : " Je propose de privilégier aujourd'hui une immigration économique, qualifiée, en fonction de quotas ", dit-il.

En fait, ce discours n'a rien de nouveau ni d'original de la part d'un notable du Parti Socialiste. Manuel Valls ne fait que dire plus nettement encore ce que Ségolène Royal a développé durant sa campagne électorale, soutenue alors par tous les dirigeants de son parti.

Son programme, prétendument de modernisation et de rénovation au service du patronat, a été appliqué depuis... trente ans par les dirigeants socialistes chaque fois qu'ils ont été au pouvoir, par Mitterrand ou Jospin. Valls ne fait que se placer comme postulant au service de la bourgeoisie, dans l'espoir d'être parmi ceux qui assureront le relais.

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