Dans les entreprises

Fusion Suez-GDF : Les actionnaires empochent

Suspendu pendant plusieurs mois pour cause d'élection présidentielle, le projet de fusion Suez-GDF, que l'on pouvait croire enterré, est revenu soudainement sur le devant de la scène, accompagné de nouvelles exigences de la part des actionnaires de Suez.

Le premier projet de fusion prévoyait déjà le versement aux actionnaires de Suez d'un dividende " extraordinaire " en plus du dividende annuel de quelque 1,5 milliard d'euros, soit une augmentation de 20 % sur l'année précédente. Un second dividende s'élevant également à 1,5 milliard d'euros devait encore être versé. Les actionnaires de Suez avaient en effet exigé cette compensation, arguant que, l'action de GDF étant plus faible que celle de Suez, ils y perdraient au moment de la fusion, et la direction de l'entreprise leur avait promis ce bonus.

Mais ces derniers mois, pendant la période où le projet de fusion était en suspens, l'action Suez ayant monté en Bourse par rapport à celle de GDF, les actionnaires de Suez ont exigé que le groupe Suez leur verse une " compensation " encore plus importante, équivalant à six milliards d'euros. La direction du groupe a refusé, mais elle a demandé à l'État de rééquilibrer les actions de Suez et de GDF.

Le gouvernement a donc choisi de suivre l'avis d'Albert Frère, le plus gros actionnaire de Suez - et grand ami de Sarkozy - qui proposait de mettre en Bourse la branche Environnement du groupe Suez et de distribuer gratuitement les actions aux actionnaires actuels de Suez. Sarkozy, toujours prêt à rendre service à ses amis, a donc contraint le PDG de Suez, Mestrallet, à intégrer dans son projet la mise en Bourse de 66 % de sa branche Environnement, soit quelque 16 milliards d'euros qui ont été distribués sous forme d'actions aux actionnaires de Suez. De ce fait, dans un premier temps, le groupe Suez garderait 34 % du capital de Suez-Environnement. Un projet qui, s'il aboutit, accentuerait la possibilité de démantèlement du groupe, car d'autres groupes sont à l'affût, tels J.C.Decaux et Veolia.

Mais ce qui inquiète les salariés, ce n'est pas tant le changement de patrons que les conséquences éventuelles des restructurations pour leur emploi et leur situation.

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