États-Unis hors d'Irak : Non à cette sale guerre !14/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2041.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis hors d'Irak : Non à cette sale guerre !

Quelques jours avant que Bush ne livre son rapport sur la guerre, le général Petraeus commandant les forces armées en Irak a justifié l'engagement militaire des États-Unis devant le Congrès américain. Concédant qu'un retrait de 4 000 hommes serait envisageable en décembre, il a affirmé contre toute vraisemblance avoir constaté " globalement des améliorations au niveau de la sécurité " en Irak.

Tentant de déminer le terrain face à la timide contestation des élus démocrates, Petraeus a annoncé un retour progressif à l'effectif de 130 000 militaires, le nombre des soldats engagés avant l'offensive de janvier 2007.

L'hebdomadaire trotskyste américain The Spark daté du 10 septembre 2007 fait le point sur la politique américaine en Irak.

" S'il y a un terme pour décrire le résultat de l'offensive renforcée menée depuis janvier en Irak, c'est bien " nettoyage ethnique ". Les Irakiens sont violemment " réinstallés " en fonction de leur origine ethnique ou de leur appartenance à telle ou telle secte religieuse.

La Croix-Rouge irakienne rapporte qu'il y a eu davantage de personnes chassées de chez elles depuis le lancement de cette offensive que pendant tout le reste de la guerre : 600 000 contre 499 000. Et ces chiffres officiels ne peuvent que minimiser le problème.

Bagdad qui, il y a encore deux ans, avait une population d'origines très diverses, est devenue une zone de guerres religieuses, les Sunnites étant repoussés vers l'ouest et les Chiites à l'est.

Ce sont des déplacements forcés, les gens fuyant devant les forces armées : que ce soient les forces de l'armée américaine qui a opéré dans une grande partie de la capitale et dans les quartiers à l'ouest de Bagdad, les " nettoyant " par pans entiers ; ou celles des milices religieuses qui font incursion dans les quartiers pour tuer quelques personnes afin de terroriser les autres et les pousser à fuir.

Les biens indispensables à la vie quotidienne comme l'électricité, l'eau, la nourriture, sont utilisés comme des armes de guerre : les quartiers que les Américains ou les milices veulent vider en sont privés.

Tout le pays est poussé à marche forcée de trois côtés : les Kurdes au nord, les Sunnites dans le centre et les Chiites dans le sud - chaque partie du pays étant contrôlée par des forces armées organisées en fonction des clivages ethniques ou religieux. Dans les régions chiites, d'autres déplacements de population ont lieu en fonction des différentes milices qui font la loi sur tel ou tel partie du territoire : l'armée du Mahdi à Bagdad, la milice Badr à Bassora et dans le sud de l'Irak.

Pour accélérer ces mouvements, les États-Unis ont fourni de l'argent et des armes à certaines de ces milices, les aidant à imposer leur loi sur " leur territoire ".

Les États-Unis, confrontés à des problèmes croissants au sein de leur propre armée, tentent de soulager un peu ces tensions en s'orientant ouvertement vers " le nettoyage ethnique " comme " solution finale ".

Le coût humain est énorme. Il y avait déjà 600 000 morts irakiens à l'été 2006 et il y en a des dizaines de milliers de plus depuis. Mais aucun coût humain n'est trop élevé pour l'impérialisme américain, qui s'efforce de maintenir son contrôle sur l'Irak, son pétrole et le pétrole de tout le Moyen-Orient.

Le 15 septembre, Bush va faire un rapport sur l'Irak après en avoir distillé les conclusions à la presse depuis des semaines. Il va dire qu'il y a eu des progrès sur le plan militaire, que les forces américaines ont réduit la violence qui règne en Irak mais que le gouvernement irakien n'a pas fait ce qu'il fallait pour mettre fin à la violence religieuse et ethnique.

On ne peut pas être plus cynique ! Le principal représentant de l'impérialisme américain accuse les Irakiens de ce que seize ans de guerre intermittente menée par les Américains ont fait au pays.

Quant à ce mensonge flagrant que la violence a diminué, certes elle a diminué comme chaque été à cause de la chaleur torride.

Mais le nombre d'Irakiens tués en juillet dernier est encore deux fois plus grand que ceux qui furent tués en juillet 2006 selon les statistiques officielles.

La seule paix que les Irakiens connaissent est la paix des cimetières.

Les États-Unis n'ont rien à faire en Irak. Encore deux ans de cette guerre ? NON ! Ni deux ans, ni six mois, ni deux semaines de plus. La présence américaine rend la situation des Irakiens bien pire chaque jour.

Hors d'Irak, dès maintenant ! "

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