Volkswagen-Audi : Profits sur le dos des travailleurs01/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2035.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Volkswagen-Audi : Profits sur le dos des travailleurs

La semaine dernière, alors que la Bourse de Francfort était en recul, les actions de Volkswagen gagnaient 3,55 %. C'est que le groupe Volkswagen - VW, Audi, Skoda, Porsche, etc., premier constructeur automobile européen et 4e mondial - venait d'annoncer qu'il comptait réaliser avec un an d'avance le niveau de bénéfices prévu pour 2008 qui avait justifié de nombreux plans de suppression de personnel, tant en Allemagne qu'à Bruxelles.

Pour le premier semestre 2007, le bénéfice net de VW atteint 1,9 milliard d'euros, en hausse de 65,2 %, et la direction prévoit 5 milliards d'euros pour l'ensemble de l'année 2007. Volkswagen annonce que ses ventes ont progressé de 7,8 % au cours du premier semestre 2007 (3,09 millions de véhicules) surtout en Asie et en Amérique du Sud. Le chiffre d'affaires du groupe, quant à lui, a atteint 54,8 milliards d'euros sur le semestre, en hausse de 5,7 %.

Mais, ce sont surtout les économies réalisées sur les salaires et les gains de productivité imposés par l'augmentation du temps de travail et des cadences qui ont dopé les bénéfices. Les effectifs de Volkswagen ont été réduits de 20 % en Allemagne de l'Ouest, et le personnel s'est vu imposer quatre heures de plus par semaine pour le même salaire.

À Bruxelles, la direction a finalement réussi à imposer que les 2 200 salariés restants, sur les 5 400 encore présents fin 2006, acceptent majoritairement de travailler trois heures de plus par semaine (38 heures au lieu de 35) pour le même salaire. Les jours de congé d'ancienneté ont été réduits et les équipes de nuit et du week-end ont été supprimées. Malgré toutes les pressions, 38 % des ouvriers et 6 % des employés ont refusé d'approuver lors du référendum cette proposition de la direction acceptée par les syndicats, qui devrait s'appliquer à partir du 1er janvier 2008. Mais, parallèlement, toute une partie du personnel qui devrait être embauché pour produire les futures Audi le serait par l'intermédiaire d'entreprises d'intérim ou de sous-traitance avec des salaires encore plus faibles et des conditions de travail plus dures.

Si la direction impose toujours ses vues, les oppositions qui se manifestent montrent qu'une fraction encore importante des travailleurs serait prête à manifester concrètement son opposition à la surexploitation.

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