Allemagne : Moins de chômeurs, peut-être ! Mais plus de pauvres, sûrement !01/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2035.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Allemagne : Moins de chômeurs, peut-être ! Mais plus de pauvres, sûrement !

En Allemagne, selon une comptabilité officielle, le nombre de chômeurs, qui était de plus de cinq millions en février 2006, serait en baisse. Il devrait atteindre 3,7 millions à la fin de l'année. Il n'en faut pas plus pour déclencher un élan d'optimisme dans les sphères gouvernementales. Le ministre allemand de l'Économie a fièrement annoncé que ce chiffre devrait passer sous les 3,5 millions en 2008, tandis que le président de l'Agence fédérale pour l'emploi n'a pas hésité, lui, à évoquer le chiffre de 3 millions de chômeurs en... 2011 !

Outre le fait que ces prévisions ne valent pas grand-chose, ceux qui les donnent sont de toute façon bien plus discrets dès qu'il s'agit d'aborder la question des conditions du retour à l'emploi. Depuis janvier 2005, celles-ci sont soumises aux lois dites « Hartz IV », du nom d'un ancien dirigeant de Volkswagen, ami de l'ex-chancelier Schröder, et depuis inculpé pour corruption et usage des services de prostituées pour le compte des hauts cadres de l'entreprise, dont lui-même.

Ces lois imposent aux chômeurs d'accepter presque tout type d'activités, y compris très loin de leur domicile. Ainsi, dans la réalité, bon nombre de ces chômeurs rayés des listes sont bringuebalés de stages en formations sans que cela leur permette de retrouver un réel emploi. Selon les chiffres de l'Agence fédérale pour l'emploi, 23 % de ceux qui ont « trouvé une activité » sont de nouveau à l'ANPE allemande trois mois après. Et, en guise de travail, la plupart des anciens chômeurs se voient offrir ce qu'on appelle outre-Rhin des « mini jobs » ou des « 1 euro job », c'est-à-dire des emplois dans des collectivités locales payés 1 euro de l'heure. Ils seraient 404 000 dans ce cas.

Alors, malgré la prétendue baisse du nombre des chômeurs, il reste qu'en réalité 5,36 millions d'Allemands touchent une allocation sans laquelle ils ne pourraient pas vivre. Et, parmi eux, 1,18 million ont un emploi mais sous-rémunéré.

En Allemagne, sortir du chômage ne veut pas dire sortir de la pauvreté. Au contraire, les anciens chômeurs s'y enfoncent, au plus grand bonheur du patronat qui peut ainsi maintenir sa pression sur l'ensemble des salaires.

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