Afrique : Les petits cadeaux intéressés01/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2035.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afrique : Les petits cadeaux intéressés

À défaut de rompre avec « les dictateurs corrompus »... Sarkozy a fait un petit geste à son « cher Omar » Bongo en effaçant une petite partie de la dette.

Pas un mot sur l'enquête policière en France ciblant les biens immobiliers « mal acquis » de Bongo à Paris achetés avec de l'argent public. Bongo est l'un des « amis historiques de la France » et à ce titre il mérite tous les égards, d'autant que dans son pays prospèrent des multinationales françaises. Tout cela vaut bien une petit silence et un petit geste !

C'est donc ce qu'a fait Sarkozy en annonçant l'effacement de 15 % de la dette gabonaise, soit un cadeau de 150 millions d'euros au dictateur et aux classes riches du pays. Sarkozy renonce également aux 50 millions d'euros de créances du Gabon envers la France allouant cette somme aux ONG travaillant sur place à des projets de préservation et de développement durable comme la protection de la forêt équatoriale.

Le geste semble généreux mais il y a fort à parier que les sommes iront tout droit dans les poches des hommes au pouvoir. Et ce sont eux qui, à la tête d'exploitations forestières, pillent la forêt primaire du Gabon, autorisent les compagnies étrangères européennes, chinoises ou autres, à rechercher du pétrole, de l'or, à construire des barrages, à exploiter tout ce qui peut l'être, y compris au sein des parcs nationaux protégés !

Et parmi les prédateurs de bois exotiques, il faut citer le groupe français Bolloré, qui sévit dans toute l'Afrique équatoriale, du Gabon au Cameroun.

Alors, les quelques millions d'euros accordés aux ONG, dont certaines sont liées au pouvoir gabonais, n'empêcheront pas le pillage de la forêt équatoriale. Les prédateurs sont connus. Ils ont pignon sur rue. Leurs sièges sociaux sont situés dans les beaux quartiers parisiens. Avec les milliards d'euros de bénéfices provenant du pillage de la forêt équatoriale, certains à l'instar de Bolloré se payent des yachts luxueux qu'ils prêtent même à des amis... président de la République fraîchement élu !

Partager