La carrière d'élu et ses aléas21/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2029.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La carrière d'élu et ses aléas

Le Parti Socialiste a trouvé un sujet d'agitation avant le deuxième tour des législatives. Il s'agissait du projet du gouvernement d'augmenter la TVA de cinq points, ce qui conduirait évidemment à une augmentation très sensible de tous les prix, situation dont les catégories les plus pauvres de la population seraient les principales victimes. Une augmentation qui serait d'ailleurs bien supérieure à l'augmentation du smic.

Mais le PS a saisi cette opportunité pendant les quelques jours qui ont précédé le deuxième tour et en a fait le centre de son argumentation qui se résumait à : « Votez socialiste pour ne pas voir augmenter la TVA ».

Vu la crainte de réactions populaires qui auraient pu être provoquées par la propagande socialiste, Sarkozy a annoncé que cette augmentation n'interviendrait pas avant 2009. La décision est simplement reportée, mais c'est quand même un recul moral, témoin d'une certaine peur.

Bien sûr, l'UMP n'a pas, pour cela, perdu la majorité à l'Assemblée, mais même la trentaine d'élus qu'elle a perdus la gêne beaucoup. En effet, les élus, dans cette république, sont en quelque sorte des entrepreneurs. Lorsqu'ils s'engagent dans une campagne électorale, qui est le plus souvent à leurs frais, ils espèrent être élus et bénéficier pendant cinq ans de tous les avantages et prérogatives attachés à la fonction de député. C'est une carrière juteuse. D'autant qu'elle est éventuellement renouvelable et que certains des avantages ne se terminent pas au bout des cinq ans, en termes de retraite par exemple.

Mais, pour être élu, il faut courir sous la bannière d'un parti qui vous investit et dont l'étiquette vous donne de grandes chances d'être élu. C'est vrai pour les grands partis comme l'UMP et le PS. Et, même s'il n'y a pas de grandes chances d'être élu, il faut obtenir au moins 5 % des voix, ce qui vous rembourse de votre mise de départ.

Pour chaque candidat député, il y a donc une course à l'investiture par un grand parti. Encore faut-il que la bannière soit bonne et l'étiquette rentable. Sinon, bien sûr, on cherche, si possible, mieux.

L'UMP n'a pas fait élire le maximum de candidats et il y a des déçus parmi les hommes qui font une carrière politique et qui se sont rangés derrière sa bannière. Bien sûr, il y aura des lots de consolation aux municipales, aux régionales, aux européennes, mais le problème se posera exactement dans les mêmes termes : est-ce que cette étiquette est avantageuse pour être élu ? C'est pourquoi l'UMP voulait le maximum d'élus, même si elle n'en a pas besoin pour gouverner.

Quant au PS, il n'en a, bien sûr, pas besoin du tout pour gouverner puisqu'il est exclu du pouvoir pour cinq ans. Mais moins il aurait eu d'élus - ce qui ne s'est pas réalisé, au contraire, et ce qui explique la joie des intéressés -, moins il aurait pu attirer de professionnels de la politique parmi ses candidats.

C'est pourquoi ses dirigeants ont prétendu sur tous les tons qu'il fallait de nombreux élus socialistes pour s'opposer aux mauvais coups de la majorité de droite. Il lui fallait absolument redorer son blason, ce qu'il a réussi à faire dans une certaine mesure.

Cela dit, on verra maintenant s'il fera mieux, avec plus de députés, que ce qu'il a fait depuis cinq ans.

Pour ceux qui ont été battus aux législatives, il y aura aussi bien sûr des lots de consolation.

D'ailleurs, avant même le deuxième tour des législatives, tout le monde s'est mis en place pour les municipales prochaines. Car être maire d'une grande ou d'une moyenne ville est une place presque aussi bonne que celle de député ; voire supérieure, surtout quand il s'agit d'une grande ville car on a plus de pouvoirs en étant maire qu'en étant simple député.

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