Nouvelles franchises médicales : Des mesures contre les plus pauvres01/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2026.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nouvelles franchises médicales : Des mesures contre les plus pauvres

La nouvelle ministre de la Santé Roselyne Bachelot vient de préciser le projet de " franchise médicale ", défendu par Sarkozy au cours de sa campagne présidentielle.

Dimanche 27 mai, elle a annoncé que la Sécurité sociale ne rembourserait plus les dix premiers euros de dépenses annuelles sur les consultations, les médicaments, les examens biologiques et l'hospitalisation. Ces quatre nouvelles franchises seront appliquées dès janvier 2008, après leur vote dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale à l'automne 2007.

Bachelot a chiffré le montant de ces franchises à 40 euros par an, précisant que ce serait par famille, alors que Sarkozy, encore candidat, avait évoqué une " franchise modulable de 50 à 100 euros par an ", " les 10 à 15 premiers euros de dépenses par an ", " quelques centimes d'euros à quelques euros par actes, selon ceux-ci " ou encore " 40 euros par famille et par an ". Elle n'a pas dit, par contre, si ces nouvelles franchises s'ajouteraient ou non à la franchise d'un euro par consultation mise en place en 2005 et à celle de 18 euros pour les actes médicaux de plus de 91 euros appliquée depuis septembre 2006.

Par contre, elle s'est permis de dire que cette franchise représentait un " outil indispensable de responsabilisation " des malades, son prédécesseur à la Santé, Xavier Bertrand, parlant même de " pédagogie ". À les entendre, on serait donc responsable quand on tombe malade et qu'on décide de se soigner. Et pour " responsabiliser " les patients encore plus, Bachelot a annoncé que, du moins dans un premier temps, ces franchises ne seraient pas remboursables par les mutuelles, devenant ainsi pour tous une véritable pénalité financière. Décidément, pour Bachelot et Bertrand, la Sécurité sociale doit relever de cet " assistanat " que Sarkozy fustige à longueur de discours.

Cette mesure, qui sera clairement supportée par les pauvres et leur rendra l'accès aux soins encore plus difficile, avait soulevé les critiques de Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté. Mais, après avoir rencontré Bachelot, il s'est dit " rassuré " car, paraît-il, la situation des " personnes en difficultés " - à savoir les enfants et les plus démunis - serait prise en compte. Voilà au moins un haut-commissaire qu'un rien rassure.

Depuis des années, les gouvernements ponctionnent les assurés par tous les moyens : franchises médicales, forfait hospitalier passé en 2007 à 16 euros, déremboursement de listes de médicaments de plus en plus longues, etc. Le prétexte est toujours de combler le trou de la Sécurité sociale en prenant dans les poches des assurés. Pendant ce temps, 65 milliards d'euros ont été donnés aux grandes entreprises en subventions l'année passée, ce qui aurait permis de financer près de... vingt fois le déficit annoncé de la Sécurité sociale pour 2007.

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