Brésil : Cinq siècles après les conquistadors, un pape persiste et signe16/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2024.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Brésil : Cinq siècles après les conquistadors, un pape persiste et signe

Dimanche 13 mai, au cours de sa croisade au Brésil, le pape, Benoît XVI, a réécrit l'Histoire comme aux pires heures de l'Église catholique.

" L'annonce de Jésus et de son évangile, a-t-il déclaré, n'a comporté à aucun moment une aliénation des cultures précolombiennes et n'a pas imposé une culture étrangère. " Et d'oser ajouter : " Le christ était le sauveur auquel les Amérindiens aspiraient silencieusement. "

Pour le pape, ces prêtres qui à partir du XVe siècle ont accompagné, après les avoir bénis, les conquistadors et autres mercenaires européens dans leur " découverte " des Amériques n'étaient donc rien d'autres que de pieux évangélisateurs ! Cette colonisation fut pourtant un génocide gigantesque. En un siècle, par les massacres, le travail forcé et les maladies, des dizaines de millions de ces Amérindiens qui peuplaient l'Amérique avant l'arrivée des colonisateurs furent exterminés. Mais, pour Benoît XVI, ce n'était qu'une aspiration silencieuse des Indiens au christianisme !

Même les plus hautes instances de l'Église, en la personne du pape précédent, avaient fini par convenir des carnages perpétrés par les armées et leurs prêtres zélés dans la colonisation des Amériques. Benoît XVI, lui, en défenseur des valeurs les plus réactionnaires, ignore superbement ces scrupules.

Et c'est au nom de ces mêmes conceptions moyenâgeuses qu'il est parti en guerre contre l'interruption volontaire de grossesse, exhortant les populations " au respect de la vie de sa conception à son déclin naturel " et niant ainsi aux femmes le droit élémentaire de décider si elles veulent ou non un enfant. Quant à la chasteté dont Benoît XVI s'est fait également l'apôtre, libre bien-sûr à lui de se débrouiller avec. Mais quand elle rime avec la condamnation des moyens de contraception, dans un pays où le sida est un véritable fléau, c'est une insulte à la prévention, une provocation au développement de la maladie, et un mépris total pour la population et pour la vie.

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