À l'image d'une société injuste et violente : Les policiers " mal aimés " ?13/04/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/04/une2019.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

À l'image d'une société injuste et violente : Les policiers " mal aimés " ?

Après la mort d'un policier lundi 9 avril à la Foire du Trône, plusieurs syndicats de policiers déplorent " la dangerosité du métier " qui se traduirait par " une augmentation considérable, depuis plusieurs mois, du nombre de blessés en service ". Cela fait suite aussi à une manifestation de policiers et à des déclarations de leurs représentants syndicaux qui se plaignent en outre d'être mal aimés de la population.

À plusieurs reprises, les policiers ont été effectivement pris à partie par des citoyens à cause de la brutalité de leurs interventions, comme à la Gare du Nord le 27 mars ou lorsqu'ils avaient arrêté un grand-père sans papiers devant une école parisienne.

La politique menée par Sarkozy depuis plusieurs années a abouti à fermer des commissariats de quartier, choisissant les interventions ponctuelles, " coups de poing ", bien souvent brutales, qui ne règlent rien une fois les policiers repartis. La plupart du temps, et contrairement à ce qui est dit de leur mission, les policiers ne sont nullement présents pour répondre aux problèmes des gens, aider les victimes, accueillir correctement celles qui veulent déposer plainte, régler les conflits de voisinage avant qu'ils ne dégénèrent. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant qu'une partie de la population se méfie de la police, à commencer par les jeunes des cités des quartiers populaires, trop souvent considérés a priori comme des délinquants.

Une police de proximité, que réclame entre autres le Parti Socialiste, résoudrait-elle ce problème ? Il faudrait déjà que ce ne soit pas qu'un saupoudrage de quelques policiers lâchés souvent sans formation dans des quartiers difficiles. Il faudrait aussi que les policiers aient une attitude tout autre que celle qu'ils ont lors de leurs actions " coup de poing ", où tout habitant est a priori un suspect. Une police qui serait en contact permanent avec la population, au courant des problèmes de sécurité qu'elle rencontre et soucieuse de les régler, pourrait au moins permettre aux habitants de vivre mieux en contenant la délinquance, à défaut de l'éradiquer.

Mais dans une société qui secrète à tout instant l'injustice et la violence, même cela ne résoudrait évidemment pas tout.

Et pire encore, face à l'insécurité sociale croissante engendrée par la société, les gouvernants engagés dans la course à la démagogie et aux surenchères sécuritaires tendent à modeler la police et ses méthodes à leur image. Aggravant encore la tension sociale, ils tendent à cristalliser sur la personne des policiers les réactions de haine que celle-ci engendre.

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