Le programme des travailleurs, dans les entreprises et dans la rue05/04/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/04/une2018.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Tribune de la minorité

Le programme des travailleurs, dans les entreprises et dans la rue

Le pays connaît aujourd'hui des conflits épars, pour de meilleurs salaires, contre des licenciements, pour refuser le sort réservé aux travailleurs sans papiers. La colère est à fleur de peau, ce qu'illustre bien la façon dont des centaines d'usagers " ordinaires ", la semaine passée à la gare du Nord, ont fait front aux policiers. Sarkozy et Royal ont rivalisé pour se dire du côté de ceux qui paient leur titre de transport. Mais ce n'est pas un hasard si tant d'usagers, eux, se sont spontanément rangés du côté de ceux qui n'ont pas les moyens de payer. Ce sont leurs voisins, leurs enfants, leurs proches qui aujourd'hui par centaines de milliers n'ont pas les 10 à 20 euros pour un aller-retour en plus ou moins grande banlieue. Pas étonnant que le conseil régional d'Ile-de-France ait réagi, vite fait, en rendant les transports gratuits pour les Rmistes et leurs familles : 400 000 personnes, ce qui en dit long sur la misère ! Et honte à cette droite qui s'insurge contre la mesure sous prétexte que ce serait encourager l'assistanat !

Qui, sinon les patrons et les actionnaires, acculent les travailleurs aux bas salaires ?

Le recul des salaires grève lourdement les budgets et alimente ce que la presse appelle la " tension sociale ", inhabituelle paraît-il en période électorale. Nicolas Sarkozy, qui dit faire du pouvoir d'achat un " thème central " de sa campagne, propose sans rire de " travailler plus pour gagner plus ". En clair, faire des heures supplémentaires pour augmenter les rentrées. Comme si les horaires n'étaient pas imposés par le patron ! Comme si la semaine n'était pas déjà exténuante ! Les millions de chômeurs, les travailleurs et surtout les travailleuses à qui on impose un temps partiel, apprécieront la sale blague. Ségolène Royal de son côté, propose de porter progressivement le smic à 1 500 euros brut d'ici 2012. Autant dire rien, tout juste la compensation de l'inflation officielle.

Qui, sinon les patrons et les actionnaires, persévèrent dans les licenciements ?

Pas de trêve dans les restructurations. À Libourne, Aréna (textile) ferme son usine et licencie 169 ouvrières. Dans le Rhône, Arkéma (chimie) continue de " dégraisser ". Les salariés d'Airbus et d'Alcatel-Lucent luttent contre les plans de restructuration. Ni Sarkozy ni Bayrou ni Royal n'évoquent la nécessaire interdiction de tout licenciement, en particulier dans les entreprises qui font du profit.

La lutte de classe s'invite dans la campagne.

Le refrain habituel sur les immigrés, présentés comme responsables du chômage, passe mal. Les licencieurs pleins aux as n'y seraient donc pour rien ? À Montfort-sur-Meu en Bretagne, l'action se poursuit contre l'expulsion de travailleurs maliens. À Métal-Couleur, dans le Val-de-Marne, une majorité d'ouvriers ont débrayé lundi 26 mars pour obtenir la réintégration et la régularisation de 19 de leurs collègues sans papiers. Enseignants et parents luttent contre l'expulsion d'enfants sans papiers et de leurs parents.

Tandis que Sarkozy, Bayrou, Royal ou Le Pen s'égosillent et s'invectivent sur l'insécurité, le drapeau, l'hymne ou l'identité nationale, ce sont les travailleurs en lutte, et tous ceux qui les regardent avec sympathie, qui posent les vrais problèmes des classes populaires. En particulier les centaines d'ouvriers de l'usine Citroën d'Aulnay (Seine-Saint-Denis) qui revendiquent 300 euros net de plus par mois. Aucun salaire, aucune pension ni indemnité ne devrait être inférieur à 1 500 euros net, tout de suite.

Bien sûr, débrayages et manifestations pour l'emploi et les salaires sont encore épars et minoritaires, sans commune mesure avec l'agression que le monde du travail subit depuis maintenant 25 ans. Mais ils posent des problèmes qui sont ceux de tous les travailleurs et ils indiquent la seule voie pour faire reculer le patronat : au-delà de réactions encore timides et éclatées, une généralisation de la colère.

Voter pour Arlette Laguiller, le 22 avril prochain, sera la meilleure expression de cette colère. La façon la plus utile d'affirmer que l'emploi, les salaires et le logement doivent passer avant les profits et que pour faire ravaler leur arrogance aux patrons et leur faire cracher la monnaie, il faudra poursuivre vers un mouvement d'ensemble. Le meilleur coup de semonce électoral.

Éditorial des bulletins d'entreprise du lundi 2 avril 2007, édités par la Fraction de Lutte Ouvrière

Convergences Révolutionnaires n° 50 (mars-avril 2007)

Bimestriel publié par la Fraction

Dossier : LES RICHES, comment, toujours plus riches, ils raflent toute la mise.

Articles : Notre campagne pour Arlette Laguiller - Salaires : 300 euros pour tous et smic à 1 500 euros net tout de suite - Enseignement : les nouvelles saignées - Renault : suicides au Technocentre de Guyancourt - Bolivie : Morales entre révolte populaire et pression de la bourgeoisie réactionnaire -

Brésil : licenciements et répression syndicale chez Volkswagen - Iran : arrestations d'enseignants.

Pour se procurer ce numéro, 1,5 euro, ou s'abonner (1 an : 9 euros ; de soutien : 15 euros) écrire à :

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ou Les Amis de Convergences, BP 128-75921 Paris Cedex 19

Sur le Net : http ://www.convergencesrevolutionnaires.org

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