Chaffoteaux - Saint-Brieuc : Deux jours de grève obligent la direction à un recul05/04/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/04/une2018.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chaffoteaux - Saint-Brieuc : Deux jours de grève obligent la direction à un recul

Durant 48 heures, du mercredi 28 mars à midi au vendredi 30 mars au matin, l'usine Chaffoteaux de Saint-Brieuc a été totalement bloquée par le personnel de production. La grève a touché 90 % des ouvriers pendant deux jours.

Ils revendiquaient le versement de primes identiques sur l'ensemble du groupe MTS, l'actuel propriétaire de Chaffoteaux. Un piquet de grève a été installé à l'entrée de l'usine et l'occupation s'est organisée jour et nuit autour du brasero qui servait aussi de barbecue.

Le mercredi matin, la direction a annoncé aux délégués qu'il n'y aurait pas de participation aux bénéfices au titre de l'exercice 2006, alors que les comptes présentés au conseil d'administration il y a quelques semaines s'étaient révélés positifs et indiquaient le contraire. Cela a été perçu comme une provocation doublée d'un sentiment d'injustice car en fin d'année dernière, lors des " négociations salariales annuelles ", la direction avait accordé une prime exceptionnelle de 175 euros aux salariés de l'autre usine Chaffoteaux située à Chartres, et rien à Saint-Brieuc. De même, une nouvelle prime exceptionnelle de 320 euros devrait encore être versée aux salariés de Chartres en remplacement de l'intéressement 2007.

La nouvelle connue dans les ateliers, les travailleurs décidèrent d'aller demander des comptes à la direction. Celle-ci n'ayant rien à proposer, les grilles de l'usine furent bloquées pour empêcher toute sortie de chaudières. L'équipe d'après-midi enchaîna et un piquet de nuit fut décidé. Le lendemain, la grève fut revotée.

Finalement, en fin d'après-midi le 29 mars, la direction proposait une prime de 110 euros brut qui serait versée avec la paye d'avril si le travail reprenait, prime présentée comme une avance sur un futur accord d'intéressement. Les travailleurs de l'équipe d'après-midi étaient pour accepter cette proposition, même si elle était loin de la revendication initiale, et décidaient de reprendre le travail le lundi 2 avril, car ils ne travaillaient pas le vendredi. Malgré tout, il fut décidé de maintenir le blocage de nuit et d'attendre les équipes du matin et de journée pour décider ensemble de la suite. Vendredi matin 30 mars, l'équipe du matin décidait à son tour de reprendre le travail, une forte minorité continuant tout de même la grève jusqu'à midi, pour bien montrer que c'était les grévistes qui décidaient de l'heure de reprise, et pas la direction.

Le personnel de Chaffoteaux a donc su relever la tête et imposer une augmentation de son pouvoir d'achat, même dans un contexte difficile : un plan de licenciements est toujours en cours et cinq travailleurs doivent recevoir dans les prochains jours une lettre annonçant la suppression de leur poste.

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