Accidents du travail, maladies professionnelles : Le capital tue17/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2007.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Accidents du travail, maladies professionnelles : Le capital tue

D'après la CFDT, près de 9000 personnes meurent d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle chaque année. Le travail tue en effet, et sans doute bien plus que ce que ces chiffres indiquent.

Ces chiffres comprennent d'abord les accidents du travail proprement dit. Les secteurs les plus dangereux sont le bâtiment (21,4% des accidents mortels, alors que ce secteur n'emploie que 8% des salariés), le transport, la métallurgie, la chimie.

En fait, le nombre des accidents du travail mortels est en diminution, même s'il est à noter que celui des accidents graves -non compris dans cette statistique- progresse lui de 6,2%.

Mais aux accidents du travail s'ajoutent tous les morts par maladie professionnelle, bien plus difficiles à recenser, et dont le nombre est sans doute en fait bien supérieur à ce qu'indique la statistique. Nombre de maladies se déclarent des années plus tard, comme celles liées à l'exposition à l'amiante ou à des agents chimiques tels que le benzène, le trichloréthylène utilisés dans les solvants industriels, ces nouvelles «bombes sanitaires» à retardement, équivalents à dix fois l'amiante, d'après certains chercheurs.

Protéger la santé et la vie des travailleurs serait possible quel que soit le travail. Mais le patronat n'a aucune envie de «perdre» de l'argent en investissant pour cela. Ainsi pour que les principaux groupes du bâtiment, Vinci, Bouygues et Eiffage voient leur résultat net augmenter de 45%, 47% et 28,4%, des milliers d'ouvriers travaillent dans des conditions très dangereuses.

La mortalité liée au travail touche majoritairement les ouvriers. Entre un cadre et un ouvrier, l'écart d'espérance de vie est de cinq ans, sept ans dans le bâtiment.

Le recours à la sous-traitance, motivé par la volonté des patrons de diminuer les coûts de production pour augmenter leur marge bénéficiaire, rend le travail plus dangereux: on court par exemple près de 2,5fois de risques dans une entreprise de sous-traitance d'Arcelor qu'en tant que salarié de ce géant sidérurgique.

Tout comme les travailleurs des entreprises sous-traitantes, les intérimaires sont très exposés aux accidents et aux maladies professionnelles mortelles. Selon le syndicat CGT des entreprises de travail temporaire, dans le bâtiment, le taux d'accidents est trois plus élevé pour les intérimaires. Dans les Bouches-du-Rhône, des enquêtes ont fait le parallèle entre la recrudescence des accidents et l'augmentation du nombre d'intérimaires. En effet, ils ne sont pas formés à leur poste et la pression des patrons pour qu'ils travaillent plus et plus vite, dans n'importe quelle condition, est plus grande sur ces salariés qui craignent de se retrouver d'un jour à l'autre à la porte.

Ce qui tue, ce n'est pas le travail, mais le capitalisme.

Partager