Snecma - Gennevilliers (Région parisienne) : Solidarité avec les intérimaires.01/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1996.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma - Gennevilliers (Région parisienne) : Solidarité avec les intérimaires.

Depuis le 17 octobre, les salariés d'un secteur de la Snecma Gennevilliers, l'atelier d'usinage IKSU 2, exigent l'embauche de deux jeunes intérimaires en activité dans l'usine depuis juillet 2006. Leur mission est censée s'arrêter, fin novembre pour l'un et début janvier pour l'autre.

La Snecma, constructeur de dimension mondiale de moteurs d'avions, voit son carnet de commandes augmenter de manière exceptionnelle. La charge de travail explose. Les niveaux de production atteignent des records. Entre 2005 et 2006 le volume de fabrication des moteurs d'avion CFM, ceux qui équipent Airbus, est passé de 1640 à 1772 unités. Et on vient juste d'apprendre que le VRP Chirac a réussi à vendre 150 A320 pour 8 milliards d'euros lors de sa récente visite en Chine.

Mais si la production augmente, les effectifs, eux, fondent. On ne compte plus, à Gennevilliers, les départs non remplacés. Le secteur IKSU 2 est révélateur de cette politique de compression. Il y a dix ans, l'atelier comptait environ 80 personnes sur les trois équipes d'ajustage et de fraisage. Aujourd'hui, il ne reste que 23 travailleurs.

Voilà ce qui scandalise ceux d'IKSU 2. Aussi, depuis plus de dix jours, ils enclenchent des débrayages de deux à trois heures au changement des équipes. Ils diffusent des tracts dans le reste de l'usine pour exprimer leur rejet de la précarité. Ils tentent par tous les moyens de populariser leur action pour l'embauche immédiate des deux intérimaires. Bien que peu nombreux, ils sont décidés à se faire entendre.

La direction essaye de désamorcer ce mouvement, qui est populaire dans le reste de l'usine. Elle louvoie en proposant des postes sur d'autres centres comme à Corbeil, ou bien un poste à Gennevilliers, en Mécanique, mais sans que les responsables locaux puissent confirmer quoi que ce soit. Alors, comme il n'y a aucune certitude d'embauche ferme, les débrayages continuent pour maintenir la pression et avoir de réelles garanties.

C'est bien la moindre des choses que ces deux intérimaires, comme bien d'autres d'ailleurs, soient embauchés. Ce n'est ni le travail, ni l'argent qui manquent. L'ancien PDG de Snecma Moteurs est parti en retraite avec plus d'un million d'euros, et surtout les bénéfices qu'a faits la Snecma ces dernières années sont colossaux.

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