Rapport sur le réchauffement climatique : Des économistes bien incapables de sauver la planète.01/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1996.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rapport sur le réchauffement climatique : Des économistes bien incapables de sauver la planète.

Au début du mois d'octobre, Al Gore, l'ancien vice-président américain présentait son film sur la catastrophe promise à la planète par le réchauffement du climat. À la fin du même mois, Sir Nicholas Stern, bras droit du ministre britannique des Finances, vient de remettre à la demande de ce dernier un rapport apocalyptique sur les conséquences économiques à terme de ce réchauffement climatique.

Si rien n'est fait dans les dix à vingt ans qui viennent pour réduire l'émission des gaz à effet de serre qui participent au réchauffement de la planète, Nicholas Stern pronostique une hausse des températures de 4 degrés à 5 degrés Celsius à l'horizon 2050 et des conséquences catastrophiques. Du fait de l'élévation du niveau de la mer, de larges parties des continents deviendraient inhabitables. Les sécheresses pour les uns, les inondations pour les autres, le manque d'eau potable, l'indigence des récoltes entraîneraient le déplacement de centaines de millions de personnes. Surtout dans les régions les plus déshéritées.

Le spécialiste en économie met en garde: "S'il n'est pas endigué, le réchauffement climatique va entraîner un ralentissement très grave de l'économie". Il prévoit, dans cette hypothèse, la plus grande récession économique mondiale jamais connue, plus importante que celle de 1929. Et il chiffre, avec des modèles économiques nous dit-on, le coût de la catastrophe à 5500 milliards d'euros.

Mais que la planète se réjouisse car, si on en croit l'économiste, il est des moyens pour conjurer la catastrophe. Il propose que 1% du Produit intérieur brut (PIB) soit consacré à la réduction des émissions de gaz carbonique. Il en appelle à des accords plus contraignants que le protocole de Kyoto que les États-Unis ont refusé de signer par crainte que la diminution des émissions de gaz à effet de serre entrave leur richesse. Il préconise les "permis d'émission", ces bourses d'échange qui permettent aux pays riches de polluer en payant les pays pauvres, les seconds étant ainsi censés s'enrichir des déjections des premiers! Il parle d'investissements pour développer des "technologies propres", de "lutte contre la déforestation", d'"aide au développement" des pays pauvres, de financement pour la recherche de variétés de plantes de culture résistantes au froid, au chaud, à la sécheresse, etc.

Oui, la planète est en danger. Mais, après son constat accablant, l'auteur du rapport ressert les mêmes recettes qui ont démontré leur inefficacité depuis des décennies. En présentant la catastrophe à venir sous ses aspects financiers, ses arguments visent à compter sur les principaux responsables de cette catastrophe pour qu'ils agissent contre elle. Autant demander à des incendiaires d'éteindre le feu!

Le scénario catastrophe que présente Nicholas Stern pour l'avenir est une hypothèse possible. L'autre hypothèse serait de réorganiser la production des biens en fonction des besoins de ceux qui la peuplent; y compris le besoin des générations futures de continuer à y vivre.

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