Novembre 1956 : Ce qu'en dit l'Humanité aujourd'hui.01/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1996.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Novembre 1956 : Ce qu'en dit l'Humanité aujourd'hui.

Dans son numéro daté du 28 octobre de cette année, l'Humanité évoque, sous le titre: "Un tragique soutien à l'URSS", "l'immense émotion provoquée dans notre pays par l'intervention militaire soviétique et la terrible répression qui frappait les Hongrois".

"Les images, que l'on peut revoir aujourd'hui à la télévision, sont d'autant plus cruelles pour les communistes aujourd'hui (ajoute l'Humanité) qu'elles montrent jusqu'à quelles extrémités ont conduit les perversions d'un idéal émancipateur par le stalinisme survivant à Staline."

Mais comment expliquer le soutien apporté par le PCF à cette "terrible répression"? "Quelques mois auparavant (nous dit l'Humanité) à l'issue du 20e congrès du PCUS, la direction du PCF avait décidé de ne rien dire aux communistes du rapport Khrouchtchev sur les crimes de Staline, dont la délégation, composée de Maurice Thorez, Jacques Duclos, Georges Cogniot et Pierre Doize, avait pris connaissance. Cette option entraîna toute une série de conséquences, dont la plus fondamentale fut de retarder gravement le moment où le Parti a pu tirer toutes les leçons du stalinisme et se dégager de la mutilante conception du modèle. Ce sera finalement vingt ans plus tard, à son 22e congrès, que le PCF brisera le moule."

Evidemment, les morts font de parfaits boucs émissaires, qui ne protestent jamais, et ceux que citent l'Humanité étaient rien moins qu'innocents. Mais si les dirigeants du PCF d'aujourd'hui étaient évidemment à l'époque trop jeunes pour porter la responsabilité de la politique de leur parti en 1956, ils perpétuent la "perversion" fondamentale de celui-ci, celle qui fit d'un parti qui se réclamait de l'internationalisme prolétarien, un appareil au service de la bureaucratie soviétique d'abord, un parti n'aspirant à rien d'autre qu'à être admis à gérer les affaires de la bourgeoisie ensuite.

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