Le rapport annuel de la FAO : 854 millions d'hommes menacés par la famine.01/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1996.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le rapport annuel de la FAO : 854 millions d'hommes menacés par la famine.

La FAO, l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, vient de publier son rapport annuel. Il est accablant. Aujourd'hui 854 millions de personnes dans le monde sont sous-alimentées, disposant pour vivre de moins de 1900 calories par jour. Ce sont bien sûr les pays sous-développés qui payent le tribut le plus lourd puisque la quasi totalité de ces personnes (820 millions) y vivent. Pire, la situation se dégradera encore dans les années à venir, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, avançant même le chiffre de quatre millions de personnes qui tous les ans basculeront dans la faim. Dans les années à venir, la situation s'aggravera encore au Proche-Orient, en Afrique du Nord et en Afrique sub-saharienne où les enfants faméliques sont déjà légion.

Le même Jacques Diouf a rappelé qu'il y a dix ans, en 1996, le sommet mondial de l'alimentation à Rome avait fixé comme objectif aux dirigeants des 185 pays présents, de réduire de moitié la faim dans le monde. Cela signifiait faire descendre en dessous de 412 millions en 2015 le nombre de personnes sous-alimentées, afin que la situation, pour reprendre leurs termes, ne soit pas "inacceptable et intolérable". Eh bien, en 2006 rien n'a changé, la situation s'est même aggravée et en tout cas elle est restée "inacceptable et intolérable".

Devant un tel constat, le président de la FAO s'est même permis quelques critiques à l'égard des dirigeants des pays membres, en déclarant que "les promesses ne donnent guère à manger" et en leur demandant de tenir leurs engagements d'augmenter leurs aides, qui devaient en principe atteindre 0,7% de leur produit national brut. Il a ajouté que "le monde est plus riche aujourd'hui qu'il ne l'était il y a dix ans et la nourriture plus abondante", précisant que seule manque "la volonté politique de mobiliser ces ressources au profit des plus affamés".

On ne peut qu'être d'accord avec ce constat mais comment attendre la volonté politique dont il parle, des dirigeants des puissances impérialistes, à la tête d'une société incapable de donner à manger à tous, alors que dans le même temps les réfrigérateurs des pays riches regorgent de viande et leurs silos de céréales? Pendant que les télévisions nous montrent des enfants squelettiques en Afrique et ailleurs, elles nous montrent aussi des paysans détruisant les fruits et les légumes qu'ils ne trouvent pas à vendre.

En ce début du XXIe siècle les capacités productrices de l'humanité n'ont jamais été aussi grandes et il serait largement possible de nourrir l'ensemble de la population mondiale. Mais pour éliminer la famine dans ce monde qui regorge de richesses, il faudra renverser ce système capitaliste qui s'oppose à une répartition des richesses entre les six milliards d'hommes et réduit à la famine près d'un milliard d'entre eux.

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