Banlieues : Un an après, rien n'a changé.01/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1996.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Banlieues : Un an après, rien n'a changé.

Il y a un an, à la suite des explosions dans des cités de banlieue, le gouvernement avait promis des mesures concernant l'emploi, le logement ou l'école. Mais au-delà des déclarations d'intention, rien n'a modifié la situation des populations concernées.

Le problème du chômage est resté tel qu'en lui-même. Il y a jusqu'à 40 ou même 50% de jeunes sans emploi dans bon nombre de cités. La mesure phare censée s'attaquer à ce problème a été la loi dite "sur l'égalité des chances" votée au printemps dernier.

À l'approche du premier anniversaire de ces événements, plusieurs membres du gouvernement ont mis sur pied des dispositifs comme le "tour de France de la diversité", proposé par Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, les "groupes emploi solidarité", de Gérard Larcher, ministre délégué à l'Emploi, ou les "agences de la cohésion sociale et de l'égalité des chances", promues par Villepin. Ces opérations médiatiques ont juste permis de tourner quelques scènes pour les journaux télévisés.

En ce qui concerne le logement, Borloo, ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale, a présenté un plan de rénovation de 533 quartiers, chiffré à 30 milliards d'euros. Ce n'est pas un petit budget, mais il est prévu pour une action sur sept ans. Et il couvre tout juste les travaux indispensables dans des cités construites la plupart du temps à la va-vite et au moins cher, qui nécessitent soit une rénovation, soit même d'être entièrement reconstruites.

Quant à l'école, le gouvernement a distribué des bourses dites "au mérite", c'est-à-dire destinées aux élèves des quartiers pauvres qui ont de bons résultats en classe, ce qui est là encore ridicule par rapport aux nécessités de la masse des enfants en déshérence. Et il dit avoir "concentré ses moyens" sur 249 collèges défavorisés, ce qui s'est traduit par quelques moyens pris à des établissements pour les donner à d'autres.

Tout cela n'améliore pas la situation dans les quartiers dits défavorisés. Cela ne peut pas non plus modifier le réel sentiment d'injustice, très présent parmi tous les jeunes qui vivent en marge d'une société produisant une quantité incroyable de richesses, mais dans laquelle ils n'ont pas de place, ni comme producteurs, ni comme consommateurs.

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