Suisse : Pour les salaires et l’égalité salariale27/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1991.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Suisse : Pour les salaires et l’égalité salariale

À Berne, capitale de la Suisse, 25000 travailleurs ont manifesté pour exiger des hausses de salaire samedi 23 septembre. Beaucoup de monde dans les rues, dans un pays où les mouvements sociaux sont rares. Cette manifestation nationale était une étape de la campagne salariale commune organisée par les syndicats de l'Union syndicale suisse (USS) pour les négociations salariales de cet automne.

En Suisse, si les salaires stagnent, les profits des grandes entreprises et les rémunérations de leurs dirigeants se portent très bien. Entre 1993 et 2004, les salaires n'ont globalement progressé que de 4%, alors que les salaires des dirigeants des grandes entreprises ont beaucoup augmenté: 70% pour Peter Brabeck, le PDG de Nestlé, entre 2002 et 2005 et même 90% pour Marcel Ospel, le patron de la banque UBS. Cela donne une idée de l'augmentation colossale des profits des actionnaires qui les payent!

Plus modestement, l'USS revendique 4% de hausse de salaire pour tous, et plus pour les femmes, qui continuent de toucher des salaires de 20% inférieurs environ à ceux des hommes, à qualification égale.

Juste avant le défilé, près de 7000 cheminots s'étaient rassemblés à l'appel de leur syndicat (SEV) près de la gare de Berne, pour protester contre le projet des CFF, les chemins de fer suisses, d'augmenter le temps de travail de 40 à 41 heures hebdomadaires et même, dans certains secteurs, à 43 h 30. La direction veut aussi supprimer diverses indemnités, ce qui, étant donné leur importance dans le salaire des cheminots, entraînerait d'importantes baisses de revenus. L'ambiance était festive: la plupart des locomotives qui arrivaient ou partaient de la gare de Berne saluaient les manifestants avec leur sirène et on pouvait voir le drapeau du SEV dépasser de la cabine du mécanicien.

Les manifestants se sont retrouvés sur la place Fédérale, couverte de drapeaux rouges, où une grande scène avait été installée. Si le président de l'USS a constaté que la Suisse «vit une nouvelle lutte des classes, une lutte des classes de haut en bas, une lutte des classes des riches contre les gens ordinaires», il n'en a pas conclu pour autant qu'il faut que ceux d'en bas utilisent eux aussi les armes de la lutte. Il a terminé son allocution en signifiant aux manifestants que leur rôle était terminé et qu'il fallait maintenant laisser les syndicats négocier.

Ceci dit, les travailleurs de la construction appellent à une journée nationale d'action... dans un mois. On ne peut qu'espérer que cette journée sera suivie et que d'autres secteurs s'y joindront. Ce serait en tout cas le seul moyen d'inverser la tendance.

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