Palace Parfums : L’odeur pourrie du capitalisme27/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1991.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Palace Parfums : L’odeur pourrie du capitalisme

Les deux patrons de la société Palace Parfums, entreprise de conditionnement de parfums, viennent d'être condamnés à trois ans de prison ferme et 50000 euros d'amende par le tribunal de Dieppe. Ils doivent par ailleurs verser 1,678 million d'euros au liquidateur de la société et 1500 euros de dommages et intérêts à chacun des salariés. À Noël 2002, ces deux patrons avaient fait vider les locaux de leur entreprise et pris la fuite au Liban où ils vivent toujours.

À l'annonce du jugement, les salariées ont applaudi, heureuses qu'on leur rende justice. Elles ont raconté les méthodes de leurs patrons: le taux horaire jamais appliqué, les heures supplémentaires (30000 d'après leur avocate) dissimulées en «prime exceptionnelle» et le travail à domicile déguisé en «prime de conditionnement». Elles ont raconté aussi leur rage de découvrir leur entreprise vidée, alors que le gérant leur avait donné rendez-vous à la rentrée avec la promesse «d'un autre travail». Celui-ci, qui a été condamné à douze mois de prison avec sursis, a avoué aux enquêteurs qu'il devait «jeter de la poudre aux yeux des salariés de Palace Parfums pour qu'ils ne se doutent pas du dépôt de bilan». Il a fait le sale travail pour ses patrons dont l'enquête a révélé qu'ils étaient à la tête d'une nébuleuse de sociétés.

Fillon, à l'époque, avait traité les deux gérants en fuite de «patrons-voyous» et promis des sanctions exemplaires. Quatre ans après ils sont condamnés... mais ce n'est pas pour faire exécuter la sanction que la France a envoyé des troupes au Liban!

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