Kofi Annan à l’ONU : Dix ans plus tard, tout va plus mal...27/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1991.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Kofi Annan à l’ONU : Dix ans plus tard, tout va plus mal...

Le 19 septembre, Kofi Annan, secrétaire général actuel de l'ONU, présentait son rapport annuel. Arrivant au terme d'un mandat de dix ans dans cette fonction, il dresse aussi le bilan de dix années d'action de l'ONU face aux crises qui secouent la planète. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce bilan ne lui semble pas vraiment positif.

Ainsi a-t-il déclaré: «Les événements des dix dernières années n'ont pas réglé mais aggravé les trois grands problèmes que j'ai mentionnés: l'injustice de l'ordre économique mondial, le désordre mondial, et le mépris généralisé pour les droits de l'homme et la loi. Par conséquent, les divisions sont telles aujourd'hui qu'elles mettent en péril jusqu'à la notion de communauté internationale, sur laquelle repose l'Organisation des Nations unies. Et pourtant, plus que jamais, nous sommes tous dans le même bateau.»

Du haut de l'ONU, Kofi Annan est bien placé pour observer le monde, et le bateau dont il parle, si on en croit sa description, semble bien près de couler.

En fait, au-delà des proclamations sur «le maintien de la paix et de la sécurité internationales» telles que définies dans la Charte des Nations unies, l'ONU n'a pas été créée pour résoudre les problèmes de la planète et de l'humanité qui y vit. Dès sa mise en place, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, elle fut une machine de guerre au service des pays les plus puissants, et particulièrement des États-Unis. Et elle l'est restée. Même si aujourd'hui, après la décolonisation et l'éclatement de certaines nations, la quasi-totalité des États sont membres de l'ONU, celle-ci continue à servir de justification aux actes des grands pays, au nom d'une pseudo-démocratie internationale.

Pour régler le «désordre mondial», expression pudique de Kofi Annan pour parler des guerres qui ravagent le monde -du conflit israélo-palestinien aux massacres africains, en passant par l'Iran et l'Irak- l'ONU est totalement inefficace. Les puissants se moquent de ses résolutions, tel Israël qui ignore toutes celles concernant l'évacuation des territoires palestiniens qu'elle occupe depuis quarante ans.

Quant à «l'injustice de l'ordre économique mondial» dont parle Kofi Annan, il ne dépend pas de l'ONU, mais d'une centaine de grands trusts qui dominent l'économie mondiale. Et, contre eux, l'ONU ne peut ni ne veut rien.

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