groupe Safran : Inquiétude sur l’emploi27/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1991.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

groupe Safran : Inquiétude sur l’emploi

Jean-Paul Bechat, PDG du directoire du groupe Safran, a réuni les actionnaires à Bercy pour présenter les résultats financiers du premier trimestre et surtout pour statuer sur le sort de la branche de téléphonie mobile. Le groupe Safran est né en 2004 de la fusion de la Snecma (fabricant de moteurs d'avions) et de la Sagem (téléphones mobiles, radars, sécurité défense).

Depuis plusieurs semaines, la presse se faisait l'écho de rumeurs d'une possible «liquidation» de l'activité télécoms qui emploie plus de 3000 salariés (sans compter les nombreux travailleurs des entreprises sous-traitantes). Les actionnaires et les investisseurs, toujours plus voraces, jugent que l'activité téléphonie mobile n'est plus assez rentable. En ligne de mire, l'usine de Fougères (960 salariés), où sont assemblés les téléphones portables.

Ce même mardi 12 septembre, à l'appel de cinq syndicats, près de 1000 salariés du groupe Safran, principalement de sa filiale Sagem, se sont rassemblés devant le ministère de l'Économie et des Finances pour protester contre une éventuelle décision de cession.

Depuis la fusion et la privatisation de Snecma, le groupe Safran affiche des résultats excellents. Les carnets de commandes explosent dans l'aéronautique avec pour le premier semestre 2006 plus de 14%! La rentabilité du groupe se situe à plus de 9%. En mai dernier déjà, plusieurs millions d'euros de dividendes ont été redistribués aux actionnaires. Rien qu'à cette occasion, l'ex-PDG de Sagem, Mario Colaiacovo, aujourd'hui président du conseil de surveillance Safran, a touché 140000 euros de bonus. Tout ceci sans parler des primes exceptionnelles versées à certains hauts dirigeants du groupe et autres «parachutes dorés», comme pour l'ex-numéro deux du groupe Safran qui se retrouve aujourd'hui PDG de l'équipementier automobile Faurecia. Le montant de sa prime de départ n'est pas connu mais on imagine cependant son niveau quand on sait que, quelques mois avant son départ, il avait perçu une indemnité de 1,55 million d'euros pour une simple mutation interne!

Au rassemblement de Bercy, il y avait une forte participation de travailleurs venus de Fougères, pour beaucoup smicards, inquiets pour leur avenir. Le sentiment général, c'est qu'il n'est pas question de passer à la trappe alors que le groupe Safran affiche des résultats financiers records.

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