Amiante : S’en prendre aux patrons empoisonneurs27/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1991.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Amiante : S’en prendre aux patrons empoisonneurs

L'Association nationale des victimes de l'amiante, l'Andeva, a décidé de maintenir la mobilisation des salariés victimes d'empoisonnement par l'inhalation de l'amiante suite aux négligences criminelles des patrons, en appelant à une manifestation nationale à Paris samedi 30 septembre.

Trois mille personnes continuent à mourir chaque année en France, tuées par l'amiante. Il pourrait y avoir au total 100000 décès. L'an dernier, le scandale avait rebondi avec le rejet des plaintes des veuves de Dunkerque, dont les maris étaient morts, victimes de l'amiante. La cour d'appel de Douai avait prononcé l'irrecevabilité des plaintes contre les patrons empoisonneurs en s'appuyant sur une loi, votée sous le gouvernement Jospin, qui déclarait les patrons responsables mais pas coupables des risques qu'ils avaient fait courir à leurs ouvriers. En septembre 2005, des milliers de travailleurs avaient manifesté à Paris, à l'appel de l'Andeva, pour demander la révision de cette loi et la poursuite au pénal des patrons empoisonneurs.

Depuis, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi des veuves de Dunkerque pour des raison de forme, en tenant à s'excuser de cette décision et en déclarant que seul le gouvernement, par l'intermédiaire du parquet, pouvait contester la décision de la cour d'appel de Douai. Finalement, le gouvernement a mis sur pied à Paris un pôle judiciaire national spécialisé. C'est ce dernier qui vient d'inculper, alors que les dossiers dormaient depuis des années à Caen, plusieurs des anciens dirigeants de l'usine de Condé-sur-Noireau, dont la région a été appelée «la Vallée de la mort» par suite des décès massifs entraînés par l'utilisation industrielle de l'amiante.

Par ailleurs, pour la première fois, les ex-dirigeants d'une usine Alstom dans le Nord ont été condamnés à indemniser tous les salariés plaignants, pour leur avoir fait prendre des risques en continuant à utiliser l'amiante malgré son interdiction depuis 1997.

Mais à l'opposé, les patrons, le gouvernement et certaines hautes autorités judiciaires déclarent que les indemnisations, pourtant très modestes, accordées aux victimes par le fonds spécial mis sur pied, ou celles décidées par les tribunaux, sont trop élevées. Par ailleurs les travailleurs constatent des obstacles mis à la reconnaissance de leur contamination par l'amiante. Enfin, malgré les promesses, la loi qui absout les patrons coupables n'a toujours pas été révisée.

La mobilisation ne doit pas faiblir.

Paul Sorel

Lutte Ouvrière appelle à se joindre à la manifestation nationale des victimes de l'amiante Samedi 30 septembre à 14 heures à Paris au pied de la tour Montparnasse (métro Montparnasse)

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