118... Il n’y a plus d’opérateur27/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1991.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

118... Il n’y a plus d’opérateur

Moins d'un an après leur mise en service, les «118» battent de l'aile. Sur les cinquante-sept numéros qui s'étaient mis sur les rangs pour remplacer le 12, l'ancien service de renseignements téléphoniques, seuls une quinzaine continuent d'exister et, parmi eux, quatre ou cinq surnagent... pour l'instant.

La suppression du monopole que détenait France Télécom avec le 12 et l'ouverture à la concurrence devaient, paraît-il, apporter des avantages aux consommateurs en leur offrant plus de choix et en faisant baisser les tarifs. La réalité s'est révélée bien différente.

Il faut croire que ces avantages n'ont pas été évidents pour les 30 à 40% de consommateurs qui, rebutés par la déferlante de numéros et la complexité des tarifs (souvent bien plus chers que les 90 centimes de l'ancien 12), se sont détournés des renseignements téléphoniques.

Quant à la concurrence, elle était déjà réduite au départ puisque quelques gros opérateurs, comme France Télécom (118710,11,12...), Telegate France (118000) ou Le Numéro (118218), avaient d'emblée doublé leurs concurrents. La conséquence logique a été que, dans un marché limité, les plus petits opérateurs qui n'avaient pas les millions d'euros à investir en publicité pour faire connaître leurs numéros se sont cassé les dents. En définitive, les principaux gagnants de cette opération ont été les agences de publicité, qui se sont partagé 130 millions d'euros.

Toute cette gabegie serait risible si elle n'avait pour conséquence que les pertes financières de quelques rapaces alléchés par l'odeur d'un gain facile. Mais les salariés de ces entreprises sont les premiers à payer les pots cassés. Même ceux des grands opérateurs comme France Télécom n'ont pas été protégés. A fortiori ceux des plus petits opérateurs. En novembre 2005, France Télécom employait 2600 salariés pour répondre au 12; il n'en a plus que 1460 aujourd'hui, selon la CGT, et il prévoit de descendre à 750 d'ici six mois.

Un exemple de ce que les chantres de la société capitaliste appellent «les bienfaits de la concurrence».

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