Smic : Salaire minimum... pour profits maximum29/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1978.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Smic : Salaire minimum... pour profits maximum

Le ministre de l'Emploi a présenté les 3,05% d'augmentation sur le smic à partir du 1er juillet comme un «effort significatif » qui serait une «réponse à la demande très, très forte des Français sur le pouvoir d'achat». Le coup de pouce est pourtant bien dérisoire car, par rapport à l'augmentation prévue en application de la loi, le gouvernement ne propose finalement que 0,3%. de plus.

Le smic serait donc désormais à 1254,28 euros brut pour 151 heures par mois, au lieu de 1217,88 euros, soit une augmentation de 1,68 euro brut par jour, 36,40 euros par mois, et un salaire net de l'ordre de 962 euros. Les salariés concernés devront toujours vivre avec un revenu totalement insuffisant, d'autant plus que par ailleurs les prix augmentent. Ainsi en ce qui concerne les loyers, selon la Fnaim, le coût du logement a fait un bond de 28,1% entre 2000 et 2004. Un grand nombre de dépenses indispensables ont également augmenté, comme, pour n'en citer que quelques-unes, le fioul domestique (+71% en deux ans), le gaz, l'eau ou encore les médicaments non remboursés.

Le nombre de smicards a doublé en douze ans. Ils représentaient presque 17% des salariés en 2005, soit près de trois millions de personnes. Dans l'hôtellerie et la restauration, ils représentent la majorité, 51,8%.

La situation des salariés à temps partiel est bien pire, puisqu'ils ne touchent même pas un salaire mensuel complet alors que, la plupart du temps, le temps partiel leur est imposé. C'est parmi eux que l'on rencontre le plus de smicards: 36,9%. S'il est déjà très difficile de vivre avec moins de 1000 euros net par mois, que dire de tous ceux qui vivent avec encore moins? C'est le cas de tous les smicards! Un million de salariés qui ont un travail touchent même un revenu inférieur au seuil de pauvreté, à savoir 650 euros par mois.

Alors quand la présidente du Medef déclare, en parlant des 3,05% de hausse sur le smic, que «c'est un chouïa trop élevé par rapport aux critères objectifs» que sont «l'inflation et la productivité», le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a du culot.

Il y a danger à augmenter les «coûts» salariaux, martèlent les patrons qui, en employant cette expression, laissent toujours entendre que les salariés leur coûtent de l'argent. Comme s'ils ne leur en rapportaient pas bien plus que le salaire qu'ils touchent en échange de leur travail!

Les profits ont fait des bonds de 30 à 40% en moyenne. Ce n'est certainement pas une augmentation de salaire, même un smic à 1500 euros brut comme le réclame la CGT, qui ruinera les patrons.

D'après l'hebdomadaire NVO de la CGT, de 1993 à 2003 les richesses créées ont augmenté de 47%. La société produit suffisamment de richesses pour que tous aient un travail qui permette de vivre correctement. C'est la rapacité des patrons qui fait courir un sérieux danger à l'ensemble de la société.

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