Peugeot Poissy (région parisienne) : Plein le dos du flux tendu29/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1978.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Poissy (région parisienne) : Plein le dos du flux tendu

Mercredi 21 juin, la direction de l'usine Peugeot de Poissy a convoqué le Comité d'établissement pour annoncer sa décision d'annuler l'équipe de nuit le soir même et l'équipe du matin du lendemain. Motif officiel: manque d'approvisionnement de silencieux d'échappements 207 provenant du sous-traitant Faurecia.

Le manque de pots d'échappement était pourtant connu depuis deux jours, mais la direction a attendu le dernier moment pour annoncer sa décision. Résultat: nombre d'entre nous ont appris qu'ils ne travailleraient pas en arrivant à l'usine, puis que cette journée serait récupérée en juillet. Mais nous, on a déjà perdu une journée en venant à l'usine, à 22h09 pour l'équipe de nuit ou à 5h30 pour ceux du matin. La journée ne devrait donc pas être récupérée.

Et elle a d'autant moins de raisons de l'être qu'elle est la conséquence de l'organisation du travail en flux tendu décidée par Peugeot, avec la production de la majorité des pièces en sous-traitance dans des dizaines d'usines extérieures. Et dans ces usines, comme chez Peugeot, la course permanente à la réduction des coûts et des effectifs, le laisser-aller systématique en matière de maintenance créent automatiquement des problèmes de rupture de production et de livraison des pièces.

Les silencieux de pots d'échappement non approvisionnés sont fabriqués chez Faurecia, dont Peugeot est actionnaire. Sur les six premiers mois de l'année, d'après une enquête du magazine patronal l'Usine nouvelle, Faurecia a supprimé 867 emplois sur sept sites industriels. Et vendredi 23 juin, Faurecia a annoncé 690 suppressions d'emplois supplémentaires d'ici 2008 dans sa branche de fabrication de sièges automobiles, sur un total de 3584 salariés.

Au total, et toujours selon l'Usine nouvelle, 7116 emplois ont été supprimés depuis le début de l'année chez une trentaine d'équipementiers, dont certains sont des filiales ou ex-filiales de grands groupes industriels, de l'automobile ou pas, tels Faurecia, Visteon, Valeo, Siemens, Delphi, Ford ou SKF. Toutes ces sociétés, comme leurs donneurs d'ordres les constructeurs automobiles, dégagent des profits et c'est pour en réaliser encore plus qu'elles licencient.

Alors, qu'on travaille chez un équipementier ou sur les chaînes de montage de Peugeot, nous avons tous les mêmes intérêts. Et, contre l'organisation du travail en flux tendu, les heures supplémentaires imposées et les suppressions de postes, nous avons tous de bonnes raisons de nous défendre ensemble.

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