Parti Socialiste : Ségolène ratisse large29/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1978.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Parti Socialiste : Ségolène ratisse large

«Reconduire systématiquement hors de France, à leur sortie de prison, les délinquants dangereux». La proposition n'émane ni de Le Pen, ni de Sarkozy, mais de Ségolène Royal, candidate se disant de temps en temps de gauche.

Il ne se passe désormais pas une semaine sans que Ségolène Royal ne chasse ouvertement sur sa droite... quitte à allonger le tir sans vergogne. Après les jeunes délinquants - français? - censés être reformatés par les militaires, c'est maintenant au tour des délinquants étrangers d'être l'objet de sa surenchère sécuritaire.

Ce type de démagogie ne fait pas qu'épouser des préjugés existant dans la population: elle les renforce, en accréditant l'idée qu'on peut être de gauche tout en reprenant les slogans de la droite et de l'extrême droite. En cela Ségolène Royal perpétue une tradition, celle d'un Pierre Mauroy fustigeant en 1983 les grévistes de Talbot, les accusant d'être manipulés par les ayatollahs, ou celle d'un Rocard qui expliquait en son temps que la France ne pouvait pas «accueillir toute la misère du monde»; ou encore celle de Chevènement, ancien dirigeant du PS et ancien ministre de l'Intérieur de Jospin, qui a laissé son nom à une loi proche de celle de Sarkozy.

Nul ne sait si l'actuelle candidate à la candidature du PS recueillera au bout du compte les fruits électoraux de cette peu ragoûtante stratégie. Il est certain en revanche que les graines qu'elle sème dans l'opinion peuvent contribuer elles aussi à faire germer des fruits empoisonnés.

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