Les soldats coloniaux des guerres mondiales : Victimes, de la barbarie impérialiste et de l'exploitation coloniale29/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1978.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les soldats coloniaux des guerres mondiales : Victimes, de la barbarie impérialiste et de l'exploitation coloniale

À l'occasion du 90e anniversaire de la bataille de Verdun qui fit des centaines de milliers de victimes des deux côtés du front, Chirac vient d'inaugurer un mémorial, religieux, dédié aux victimes «musulmanes». Il vient s'ajouter à ceux, chrétien et israélite, qui existaient déjà. Comme si au cynisme des gouvernants concernant les morts de la guerre, il fallait forcément le coup de chapeau de la religion.

Chirac et ses semblables présentent les combattants originaires des colonies françaises comme des patriotes et des soldats venus combattre pour la «liberté» et la «démocratie». «La nation française a su se rassembler» a déclaré Chirac, comme si on pouvait 90 ans après trouver des justifications à cette ignoble et inutile boucherie.

La réalité fut bien différente. L'utilisation de troupes coloniales apparut comme une nécessité lorsqu'il fut patent que la guerre durerait. 600000 soldats de l'«Empire» furent ainsi enrôlés, originaires - proximité oblige - , essentiellement du Maghreb et de l'Afrique Occidentale Française. Près de 90000 n'en revinrent pas. À ces soldats, il faut ajouter les travailleurs qui vinrent suppléer le manque de main-d'Suvre en métropole et les porteurs que l'on mobilisa en Afrique Équatoriale pour aider dans la guerre de conquête du Togo et du Cameroun, alors colonies allemandes.

Pour inciter à cet enrôlement, des promesses d'émancipation furent faites mais jamais tenues, au lendemain de la Première comme d'ailleurs de la Seconde Guerre mondiale.

Les victimes coloniales de ces guerres, dont on a attendu près d'un siècle avant d'honorer la mémoire alors qu'il n'y a plus de survivant, sont mortes pour des intérêts qui n'étaient doublement pas les leurs.

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