Le cauchemar social de Copé29/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1978.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le cauchemar social de Copé

Le programme du Parti Socialiste, son smic à 1500 euros en 2012, ses phrases vides sur le plein emploi ou la lutte contre la précarité, ses promesses vagues sur les retraites ou la scolarisation des jeunes enfants: tout cela n'a pas convaincu grand monde, d'autant que le PS ne veut toucher ni aux fortunes des riches ni aux profits des entreprises.

Il a tout de même trouvé un lecteur convaincu, ou faisant semblant de l'être: Copé, le ministre du Budget, a prétendu chiffrer les dépenses que ce programme impliquerait. Et pour montrer quelle horreur ce serait, il est arrivé à 115 milliards d'euros de dépenses supplémentaires. C'était au Parlement, au cours du débat d'orientation budgétaire.

Alors, comment financer cette débauche de dépenses, s'est demandé Copé, qui ne voit que deux moyens possibles: «Soit augmenter massivement les prélèvements obligatoires, soit accepter de tripler le déficit public. Dans l'un et l'autre cas, les premières victimes de cette politique seraient les classes moyennes». Car évidemment, Copé ne pense pas lui non plus que le PS fera payer les riches et prendra sur les profits des grandes entreprises. Mais quand il prédit que ce seront les classes moyennes qui paieront, Copé oublie intentionnellement que pour les milliards, bien réels ceux-ci, que son gouvernement distribue aux riches, ce sont les travailleurs, les classes populaires, qui sont les premiers à alimenter les caisses de l'État par la TVA, la CSG, la taxe sur les carburants. Mais évidemment, Copé s'adresse à son électorat.

Et pourtant, augmenter les dépenses de 115 milliards d'euros pourrait être une bonne chose... si ces dépenses permettaient de financer des mesures sociales, et que l'argent soit pris sur les bénéfices des grandes sociétés. Mais cela, c'est justement le cauchemar de Copé. Et c'est aussi cela que le programme du Parti Socialiste se garde bien de promettre.

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